George Dandin ou le Mari confondu est une pièce créée par Molière le 15 juillet 1668, pour l'occasion spéciale de la célébration de la conquête de la Franche-Comté par le prince de Condé quelques mois auparavant.
Le roi a donc décidé d'offrir à sa Cour un « Grand divertissement » au coeur du Château de Versailles. Le spectacle consiste alors en de grandes collations, des chants et des danses, mais surtout en une pastorale chantée (...)
[...] Malgré tous ces éléments, il est difficile d'oublier que le rire suscité par George Dandin est souvent jaune, et que la pièce se conclut sur la notion de suicide. Car Molière a bien choisi d'y insérer une part de peinture sociale. Dandin incarne une catégorie du tiers-état prête à beaucoup de sacrifices pour progresser socialement, et en pleine ascension intellectuelle et sociale (même si, on le voit dans son comportement violent et son langage, Dandin est encore loin de parvenir à quitter son éducation de paysan, de laboureur Cela permet ensuite d'exposer les différences criantes entre les classes, ainsi que leur incompréhension mutuelle. [...]
[...] Lorsque cette dernière revient, effectivement, la porte est fermée, tandis que son mari reste à la fenêtre. Il lui apprend que ses parents vont arriver. Angélique déclare alors qu'elle préfère encore se tuer avec son couteau plutôt que se déshonorer, et en esquisse le geste. Dandin doute, car l'obscurité est grande. Il descend donc voir si sa femme s'est véritablement suicidée. Angélique profite de ce moment pour se faufiler dans la maison et fermer à clé derrière elle. C'est donc Dandin que les beaux-parents trouvent coincé dehors lorsqu'ils arrivent. [...]
[...] Plus encore, il s'agit clairement d'un réemploi, ce que Molière fait souvent ; cela signifie qu'il a repris ici l'une de ses farces, La Jalousie de Barbouillé en en épaississant l'intrigue et en y ajoutant de nouveaux personnages, à l'image des beaux- parents, M.et Mme de Sotenville. La pièce raconte l'histoire de George Dandin, un riche paysan qui acquiert rang et épouse contre une partie de sa fortune. Or Angélique, sa toute nouvelle femme, refuse de se donner dans ce mariage arrangé, et entretient une relation avec un gentilhomme, Clitandre. [...]
[...] et Mme de Sotenville Couple aisé d'aristocrates de campagne, ils sont à eux deux une véritable caricature. Mme de Sotenville est d'ailleurs née sous le nom de la Prudoterie. Ils aiment donner des leçons à leur gendre et lui rappeler sa basse condition sociale d'origine. Ils sont si imbus de leur rang social qu'ils n'hésitent pas à évoquer leur qualité alors que ce terme est traditionnellement réservé aux ducs, aux ministres et maréchaux de France Leur absence de psychologie en fait l'archétype de la petite noblesse. Clitandre Gentilhomme libertin de la Cour, il est l'amant d'Angélique. [...]
[...] On peut citer, à titre d'exemple, le nombre important de monologues réservés à George Dandin Ensuite, chaque acte suit le même schéma, qui correspond bien aux attentes du genre : tel est pris qui croyait prendre Confidences, révélations, négations tous les éléments du genre sont là. Le comique de la pièce repose donc beaucoup sur l'utilisation des codes de la farce, qu'elle soit italienne ou française. Par exemple, le rire du spectateur est suscité par le pauvre George Dandin prenant les coups de bâton à la place de Clitandre. Si dans la comédie traditionnelle, l'intrigue finit souvent par une fin heureuse en amour, ici c'est donc bien la farce qui prévaut. [...]
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