La structure générale des Fourberies de Scapin se caractérise surtout par un rythme soutenu et une construction générale cohérente compte tenu des sources particulièrement disparates de Molière pour cette pièce. L'enchainement des scènes, qui est un ressort fondamental dans la cohérence générale de la structure de la pièce est bien ficelé et correspond aux attentes et conventions du genre.
En effet, les mouvements de personnages motivent et conditionnent le changement d'une scène en vertu de la règle des classiques qui l'impose. Ainsi, on note par exemple à la fin de la scène 2 de l'acte premier la dernière réplique d'Octave : « Voici mon aimable Hyacinthe. » L'arrivée de ce personnage décrite par le processus de la didascalie interne souvent utilisée par Molière dans la pièce marque donc la transition d'une scène à l'autre.
Le personnage qui est cité est celui qui possède la première réplique dans la scène suivante. Et c'est donc autour de l'information que ce dernier va apporter que l'action de la scène se base. Ainsi l'évolution de la scène passe de l'apport d'une information qui sera débattue par les personnages sur scène, puis nécessite une évolution de la dramaturgie ou l'apport d'un complément d'information ou encore la nécessité d'obtenir l'avis de tel ou tel personnage. Ces éléments, cette nécessité d'apport nouveau dans la scène, motivent le changement et le conditionnent. Ainsi, en ce qui concerne l'enchainement des scènes, la structure de la pièce permet un déploiement logique et rationnel de l'intrigue.
Le fonctionnement général de l'intrigue correspond avec la comédie, la farce moliéresque. En effet, l'acte premier qui doit servir d'ouverture montre d'emblée le nœud de l'intrigue : Octave s'est marié sans l'avis de son père lequel est de retour. Encore une fois ce mouvement physique du personnage est un ressort dramaturgique qui constitue le socle sur lequel l'intrigue va se nouer. Le déplacement physique du père d'Octave est l'essence de la pièce autour de laquelle vont se rajouter un certain nombre d'enjeux parmi les personnages.
La structure de l'intrigue a ceci d'original qu'elle s'articule autour d'un double nœud : il y a le problème d'Octave, exploité à l'acte premier et celui de Léandre développé à l'acte second. Ainsi, les deux premiers actes sont des actes d'ouverture qui mettent en place les ressorts et les nœuds de la pièce : le père d'Octave ne sait pas que son fils s'est marié et voudrait le marier de force à une autre jeune femme.
[...] Arnolphe désire une femme sotte et inconsciente qui lui soit soumise et c'est pour cela qu'il a élevé Agnès au gré de [son] souhait Dans Les Fourberies de Scapin, au contraire la femme semble être un objet de convoitise et leurs amants sont prêts à tout pour avoir le privilège de les épouser ou de rester mariés avec. Il y a même un renversement puisque ce sont les femmes qui contrôlent, manipulent et maitrisent les vieux barbons par l'intermédiaire des stratagèmes de Scapin sur commande de Zerbinette à la scène 1 de l'acte III. La grande différence du motif du mariage forcé dans Les Fourberies de Scapin est l'absence d'adulaire et du barbon qui souhaite épouser une jeune femme. Le conflit générationnel est vraiment tranché avec chaque camp d'un côté, sans mélange entre les deux générations. [...]
[...] Il doit impérativement afficher son accord et dire qu'Argante à raison pour exprimer son avis de minimiser les choses dans un second temps. Scapin ne peut minimiser le problème sans exprimer faussement son accord quant à l'emportement d'Argante. Malgré cela, l'opposition reste frontale lorsqu'Argante dit qu'il n'est pas du tout de l'avis de Scapin, mais le fait que ses répliques s'allongent montre que la stratégie de Scapin est en train de payer. En effet, plus Argante va parler, plus cela va le retenir physiquement d'entreprendre quoi que ce soit contre son fils et plus cela va laisser l'occasion à Scapin de lui donner la réplique et donc d'appliquer sa stratégie rhétorique de contrôle et de manipulation. [...]
[...] Le fonctionnement général de l'intrigue correspond avec la comédie, la farce moliéresque. En effet, l'acte premier qui doit servir d'ouverture montre d'emblée le nœud de l'intrigue : Octave s'est marié sans l'avis de son père lequel est de retour. Encore une fois ce mouvement physique du personnage est un ressort dramaturgique qui constitue le socle sur lequel l'intrigue va se nouer. Le déplacement physique du père d'Octave est l'essence de la pièce autour de laquelle va se rajouter un certain nombre d'enjeux parmi les personnages. [...]
[...] qui correspond à une autre conception de la sécurité d'Octave qui est de conserver sa femme. Cet acquiescement n'est que l'illustration du décalage générationnel avec d'un côté une conception de la sécurité (celle des barbons) et de l'autre celle des enfants que représentent Scapin. Cet élément montre la stratégie rhétorique de Scapin qui est surtout de ne pas contredire (par la forme : les mots) l'interlocuteur qu'il désire manipuler et d'aller dans son sens de façon ironique. Les mots sont les mêmes mais le sens, le signifiant diffèrent en vertu de ce décalage de conception et d'interprétation de la situation. [...]
[...] La seconde partie est la chute de Scapin qui démarre dès la scène 3 avec le topoï de la révélation : on observe dès lors une amorce de la révélation, de la déconstruction des fourberies, des farces de Scapin. Encore une fois, on constate une symétrie dans la résolution de l'intrigue. Cette résolution confronte deux éléments caractéristiques de la pièce : c'est alors que les farces de Scapin sont révélées en tant que tel, que l'intrigue se dénoue avec le topoï des enfants cachés. Ainsi l'intrigue qui s'était construite sur la dualité de la réalité et de l'apparence, se dénoue sur ces deux domaines également. [...]
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