La ronde de nuit est un roman de Patrick Modiano (1947-) publié en 1969. Il a été traduit en anglais sous le titre de Night Rounds en 1971.
L'oeuvre de Modiano évoque des personnages qui ont réellement existé et qui ont fait partie de la Gestapo française lors de la Seconde Guerre mondiale (...)
[...] Les gens qu'il côtoie sont des truands et des assassins, ceux-ci s'entourant de filles faciles. Au 3 bis, ils torturent des êtres humains. Cette organisation corrompue est dirigée par Le Khédive et Philibert ; ceux-ci sont à la tête d'un véritable trafic ; ils envoient leurs hommes dépouiller les demeures abandonnées des juifs, piller les œuvres d'art dans les hôtels, etc. Le narrateur se verra chargé de plusieurs mission; par exemple il aura pour objectif de découvrir les adresses des Chevaliers de l'Ombre (membres du R.C.O). [...]
[...] Les ambitions démesurées du dirigeant de la gestapo française semblent donner le tournis au narrateur. Mais maintenant, il ne peut plus faire machine arrière. Il est intégré au Service sous le nom de Swing Troubadour À ce moment, il revoit le visage de sa mère qui lui chuchote à l'oreille Tu finiras sur l'échafaud En livrant le lieutenant et ses hommes, il reçoit une centaine de mille francs. Le lieutenant arrive au café Zelly's aux alentours de minuit. Il a rendez-vous avec le narrateur. Stupéfaction et mépris se lisent alors dans ses yeux. [...]
[...] Modiano nous parle d'une réalité bouleversante. S'il y avait des résistants français qui luttaient contre l'envahisseur et qui se comportaient en héros, il y avait bel et bien des gestapistes français, allié aux Allemands, qui, corrompus jusqu'à la moelle, tiraient profit du malheur de leur pays. Trafiquants, tortionnaires et meurtriers tels étaient ces Français là. À travers la double vie du narrateur (qui n'est pas Modiano), nous découvrons le monde impitoyable des collaborateurs. Le Khédive et Philibert sont deux hommes qui ont joué un rôle important dans la collaboration et qui ont incontestablement souillé le passé de la France. [...]
[...] L'écriture de Modiano est concise, son style transparent. Il fait des descriptions très précises des endroits dans lesquels se rendent ses personnages. Il aime qui plus est faire déambuler ses personnages dans Paris. D'ailleurs, le roman traduit les mouvements du narrateur dans la ville, celui-ci se mouvant au rythme des extraits de chansons populaires qui y sont intégrés. En choisissant des personnages historiques au nom fictif, il ne facilite pas la tâche de ses lecteurs. C'est en les démasquant, qu'on parvient à une meilleure compréhension de l'œuvre. [...]
[...] Dès lors, le narrateur va devenir de plus en plus anxieux et craintif. Il s'entend souvent prononcer ces mots au Khédive : Je suis la princesse de Lamballe. Au pied du mur, il sent qu'il va être découvert. Les agents doubles meurent un jour ou l'autre après avoir retardé l'échéance, grâce à mille allées et venues, astuces, mensonges et acrobaties. La fatigue vient très vite. Il ne reste plus qu'à se coucher par terre, essoufflé et à attendre le règlement de compte dit-il. [...]
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