Le narrateur a dix-huit ans lorsqu'il est convoqué au commissariat de police pour un interrogatoire dont il ignore la raison. Les inspecteurs lui indiqueront seulement que son nom a été retrouvé sur l'agenda de quelqu'un. Il n'en saura pas plus. Au sortir de la salle d'interrogatoire, il croise une jeune fille de quelques années plus âgée que lui et qui s'apprête à être interrogée à son tour. Curieux d'en connaître plus sur l'affaire (peut-être s'agit-il de la même ?), il l'attendra au café du coin de la rue. Son interrogatoire durera longtemps. Il finira par la voir passer et par lui indiquer d'entrer le rejoindre au café, ce qu'elle fera (...)
[...] Parfois, ces craintes portent sur des sujets dérisoires à côté des problèmes vers lesquels il s'avance peut-être. Un exemple en est la scène de la voiture durant laquelle il se prend à s'inquiéter de savoir si elle a un permis de conduire et les papiers du véhicule. Ce n'est qu'au sortir de leur première visite chez Ansart qu'il mettra des mots sur la situation curieuse qu'il a avec cette jeune fille : Je la connaissais depuis vingt-quatre heures et je ne savais rien d'elle. [...]
[...] À l'hôtel, le concierge insiste pour voir les papiers de celui-ci, que Gisèle présente à nouveau comme son frère. Le narrateur ayant menti sur son âge auprès de Gisèle et celle-ci ayant menti en le présentant comme son frère, il prétexte n'avoir pas de papiers sur lui et ils décident alors de quitter l'hôtel pour rentrer chez lui. Ils y croisent Grabley, un ami de son père avec lequel le narrateur partage l'appartement. Ce dernier se montre dragueur avec la jeune fille et les mets tous deux mal à l'aise. [...]
[...] Ainsi, c'est un miraculé, mais il ne semble pas s'en apercevoir. Le roman, comme le lecteur aurait pu s'y attendre, se termine tragiquement, la jeune fille disparait de la vie du jeune homme, et son quotidien se poursuit donc comme si ces quelques jours intriguant de sa vie, presque surréalistes, n'avaient jamais eu lieu. Ils l'auront pourtant marqué et il en gardera une forte nostalgie et un désir d'en connaitre d'avantage sur ce qui restera toujours une histoire floue et curieuse. [...]
[...] Celle-ci le présente à ses amis comme son frère et lui invente une vie qui n'est pas la sienne. C'est d'ailleurs ce mensonge, qui parait pourtant insignifiant en comparaison de ce que semble cacher la vie et les actes de ces divers personnages, qui éveille le plus de méfiance : celle de Jacques, puis d'Ansart, et enfin le concierge de nuit de l'hôtel. La scène de la discussion avec le libraire Cette scène est particulièrement typique de cette atmosphère où se mêlent confiance et méfiance, mensonge grossier et confidences intimes entre deux mêmes personnages. [...]
[...] Le style évasif : un style pudique Cette concision du récit laisse beaucoup de place à l'imagination du lecteur et confère au texte une certaine pudeur. Par exemple, au cours de la première nuit que le narrateur passe avec la jeune fille, leur relation ne nous est évoquée que par le détail qui est donné à son réveil : elle est nue dans son imperméable. Les détails qui révèlent leur intimité sont subtils et pourraient passer quasiment inaperçus, ou être interprétés autrement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture