Fiche de lecture - Analyse
Anne Desbarèdes n'est pas contrariée que son jeune fils se moque des remarques répétées du professeur de piano, au contraire elle s'en amuse. Elle mène une vie monotone dans laquelle ces leçons ne sont qu'un prétexte de sortie. Quand le garçon s'obstine au silence, reste le bruit de la mer.
Soudain, un cri déchire l'espace, rapidement le son de la foule s'amplifie. Dans un café, un homme a tué une jeune femme. Anne Desbarèdes se faufile et à travers la vitre, croise le regard vide de l'homme accroché au corps inerte de son amour qu'il embrasse.
Le lendemain, la mère et l'enfant remonte le boulevard. Elle entre dans le café. Elle n'a pas l'habitude, pourtant le vin l'aide et lorsque qu'un client l'aborde, elle ne s'en émeut pas. Lui aussi était là la veille, il a été témoin du crime. Elle l'interroge car elle voudrait savoir pourquoi il l'a tuée. L'homme reconstitue la scène puis avance une hypothèse. Ils parlent, il la connaît, elle ne lui demande pas son nom. Ils boivent, l'enfant joue sur le quai, la patronne observe. Six heure, déjà, les ouvriers déferlent dans le café. Elle doit partir, il est tard, mais elle n'a pas envie de rentrer. Elle veut encore que l'homme lui explique comment la passion les a poussés vers l'issue fatale...
[...] Les repas toujours reviennent. Et les soirs. Un jour, j'ai eu l'idée de ces leçons de piano. Chauvin était ouvrier à la fonderie, mais est parti sans donner de raison. Anne et la patronne croient deviner qu'il est jeune. Il a les yeux bleus. Il a aperçu Anne lors d'une réception chez le directeur et depuis il la désire et la guette dans sa maison. Au-dessus de vos seins à moitié nus, il y avait une fleur de magnolia. Quand les troènes crient, en été, vous fermez votre fenêtre pour ne plus les entendre, vous êtes nue à cause de la chaleur. [...]
[...] Elle espère toujours qu'Anne partira avant la venue des ouvriers. III. Analyse / Jugement En entendant le cri de la femme assassinée une plainte longue, continue et en voyant l'homme embrasser le cadavre le visage collé au sien, dans le sang de sa bouche Anne y voit l'expression d'une passion amoureuse qui pour elle reste un mystère. Le lendemain, en revenant au café, c'est ce mystère-là qu'elle vient percer. L'homme qui se présente à elle pourrait être le partenaire qu'il lui faut pour y arriver. [...]
[...] Avis critique Moderato Cantabile est un roman qui mérite certainement plusieurs lectures pour en saisir tout le sens. Mais dès la première, l'intensité qui se dégage de ces dialogues décousus et de ces courtes phrases est impressionnante. On ne sait presque rien du décor pourtant tout apparaît clairement. L'auteur ne nous propose pas d'explication et ce dépouillement permet de nous laissez entraîner par les seules émotions. Un film a été tiré du roman et même si je sais que Margueritte Duras a participé à l'adaptation, je n'ai jamais eu aussi peu envie de passer d'un livre au film de peur d'en voir toute la magie s'en évaporer. [...]
[...] Marguerite Donnadieu passe toute son enfance au Viêt-Nam. En 1932, alors qu'elle vient d'obtenir son baccalauréat, elle quitte Saïgon et vient s'installer en France pour poursuivre ses études. Elle obtient en 1963 une licence en droit. En 1950 Marguerite Duras publie "Un Barrage contre le Pacifique", une oeuvre majeure commencée trois ans plus tôt, puis en 1952 "Le Marin de Gibraltar", et en 1955 "Le Square". En 1957 elle rencontre Gérard Jarlot, avec qui elle va collaborer pour de nombreuses adaptations théâtrales ou cinématographiques. [...]
[...] Une dernière fois Chauvin l'attend. Ils n'ont plus beaucoup de temps pour enfin comprendre. Leurs mains arrivent à se toucher, froides. Elle a peur, il ne peut pas et c'est elle qui colle ses lèvres aux siennes. C'est fait. Il tend la main, mais elle n'est déjà plus là, elle est déjà morte. II. Les personnages Margueritte Duras nous livre un récit mince et déroutant où elle ne nous révèle que très peu de détails sur les personnages et les décors dans lesquels ils évoluent. [...]
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