Les miroirs dans Harry Potter : reflets identitaires et narratifs

Résumé du document

Le miroir dans Harry Potter est multiple dans sa forme comme dans sa fonction. Parce que le lecteur comme le héros se trouvent dans un univers de magie, il est nécessaire que le miroir revête lui aussi un costume surnaturel. Tout peut avoir fonction de miroir : un morceau de verre, une flaque d'eau, un œil… Ces exemples sont présents dans l'œuvre, cependant, nous nous attacherons à d'autres formes de miroir, plus étranges car plus conformes au monde de la magie. Cette œuvre est le récit d'un jeune garçon qui doit affronter le Mal pour sauver le Monde. Toute l'œuvre est un parcours initiatique où le héros va se découvrir, apprendre à se connaître et à connaître les autres afin de vaincre son ennemi. Nos miroirs sont à la fois formels et structurels : ils mettent en valeur l'identité des héros et ils sont la porte sur la mémoire du récit.

Nous verrons dans un premier temps quels sont les différents miroirs utilisés, leurs rôles, puis ce qu'ils révèlent de l'identité des personnages, enfin comment l'écrivain sauvegarde la mémoire.

Extraits

[...] Le Choixpeau a donc raison en mettant Harry Potter chez les Gryffondors comme il a eu raison d'y mettre Hermione, Neville ou Ron. Leurs actions confirment ce choix : Hermione explique dans le dernier tome que le Choixpeau avait hésité avec Serdaigle mais qu'elle aussi voulait Gryffondor ; tout le long des aventures, elle s'est montrée non seulement intelligente mais aussi intrépide et courageuse. Neville, si fragile au début de l'œuvre, prend confiance en lui, devient de plus en plus fort jusqu'à détruire Nagini, le serpent/horcruxe avec l'aide du Choixpeau qui a vu en lui beaucoup de courage et lui a donné l'épée de Godric qui revient légitimement à un vrai Gryffondor, comme cela est arrivé à Harry dans la Chambre des secrets ou à Ron dans le lac, qui lui aussi a risqué sa vie pour sauver celle de son ami et attraper l'épée qui tuera les horcuxres. [...]

[...] JK Rowling use d'un sablier comme d'une machine à remonter le temps pour maîtriser le devenir de certains acteurs de l'histoire. En effet, Dumbledore, qui ne fait jamais rien par hasard (il devine beaucoup dira-t-il dans le dernier tome) donne à Hermione un petit sablier qui lui permettra d'assister à tous les cours auxquelles elle est inscrite. Jusque-là quoi de plus normal dans une école de sorcier. Le rôle de ce sablier prend toute son ampleur à la fin de cette troisième aventure. [...]

[...] La Pensine : C'est la fontaine qui permet de lire les pensées qui y sont versées. Comme les photos, c'est un objet qui ouvre la porte sur la mémoire, le passé. Le sujet prend la décision de faire lire ses souvenirs, il souhaite les partager dans un but informatif et instructif. Elle n'est pas le miroir de la personnalité à proprement dit, mais des actions passées que le sujet observant peut interpréter de cette manière, il peut ainsi définir le caractère du sujet regardé. [...]

[...] Le Journal de Jesudor : Comme l'indique l'adjectif, le journal est intime, c'est-à-dire qu'il révèle l'intimité de la personne qui s'y confie. Dans l'œuvre de JK Rowling, il permet la connaissance par le lecteur des sentiments de Genny vis-à-vis de Harry Potter, du caractère manipulateur de Voldemort et de la curiosité d'Harry. Nous avons un triangle où les sentiments, le cœur de chacun sont utilisés à des fins macabres. Le journal absorbe l'énergie positive pour augmenter la puissance de Voldemort. Il est le reflet de son âme noire. [...]

[...] Au travers d'elle, se dessine, se décide le destin de Harry Potter et du monde des sorciers. Elle permet de poser la différence entre lui et Voldemort, et ainsi de mettre en relief le caractère du héros. Au lieu d'un miroir narcissique, la cicatrice est un miroir antagonique ; l'image vue et ressentie est à l'opposé de ce qu'est le héros. Ce n'est plus une représentation du semblable mais du contraire. Epouvantard : Alors que le miroir de Rised est le reflet des désirs, l'épouvantard est le reflet des craintes, des phobies. [...]