Le journal d'une femme de chambre est un roman d'Octave Mirabeau (1848-1917) publié sous la forme d'un feuilleton dans La Revue blanche du 15 janvier au 1er juin 1900, ainsi qu'en volume la même année, aux Editions Fasquelle.
Il s'agit de l'oeuvre la plus connue d'Octave Mirbeau, dont le contenu intègre des faits divers parus dans les journaux de l'époque (...)
[...] Elle mêle son récit de nombreux souvenirs de sa vie passée. Elle passe d'un statut passif d'observatrice à un personnage beaucoup plus actif visant souvent à punir le monde masculin, comme lorsqu'elle tend un piège à Joseph. Célestine a une fâcheuse tendance à céder aux vices qui l'ont d'abord étonnée et choquée, qu'il s'agisse des perversions sexuelles ou de l'attrait pour l'argent. Joseph Le palefrenier de la maison Lanlaire est un homme sadique (on voit qu'il prend beaucoup de plaisir dans l'épisode de l'oie), mais aussi tributaire d'une sexualité dérangeante, puisqu'il est attiré par les enfants, ce que confirment les soupçons de Célestine quant au viol de la petite fille. [...]
[...] Il évoquera d'ailleurs un sentiment de nausée bien avant Sartre. Voici la manière dont transparaît la vision de l'auteur à travers celle de son personnage principal, Célestine: Ce n'est pas de ma faute si les âmes, dont on arrache les voiles et qu'on montre à nu, exhalent une si forte odeur de pourriture L'influence de l'affaire Dreyfus Une version de ce roman est parue dans la Revue blanche en 1900. Il est important de relever que cette revue était dreyfusarde. [...]
[...] D'ailleurs la conclusion du roman marque à quel point Mirbeau veut illustrer ce fondamental immobilisme social qui le dégoûte, puisque Célestine, en devenant tenancière de bar, ne fait que reproduire les schémas sociaux qui l'ont enfermée toute sa vie. L'entreprise de l'auteur est donc celle d'une démystification et d'une dénonciation des turpitudes de certaines classes sociales. Bassesse intellectuelle, avidité, rien n'échappe à une observation presque sociologique de l'écrivain. Mirbeau, pour finir, semble affecté personnellement par l'écrasement social dénoncé dans son oeuvre. [...]
[...] RESUME DU ROMAN Chapitre I Célestine vient d'entrer au service de M et Mme Lanlaire, en tant que femme de chambre en province. Elle y travaille auprès de Joseph, un palefrenier, et Marianne la cuisinière. Célestine évoque ses souvenirs de ses anciens maîtres, à l'image d'un vieillard subjugué par les bottines. Chapitres 2 à 4 Elle se remémore aussi une épouse qui attend son mari au lit tous les soirs, ainsi qu'une vieille dame prête à s'encanailler. Sur son nouveau lieu de travail, Célestine est rapidement mise an courant des potins de la ville, par l'intermédiaire des autres serviteurs. [...]
[...] Par exemple, son attirance envers Joseph est décuplée après le viol de la petite fille, et elle se remémore l'étrangeté perverse de sa première relation sexuelle. Chez elle, de plus, la sexualité est très liée à la mort, comme on le comprend dans l'épisode avec le jeune homme malade. Voici par exemple ce qu'elle déclare: Chez moi, tout crime- le meurtre principalement- a des correspondances secrètes avec l'amour . Eh bien, oui, là! . un beau crime m'empoigne comme un beau mâle . [...]
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