Mimésis, Erich Auerbach, La cicatrice d’Ulysse, Fortunatat, L’arrestation de Pierre Valvomère, Les aventures du chevalier courtois, Adam et Eve, Farinata et Cavalcante, Le prince fatigué, A l’hôtel de la Mole
Philologue et critique littéraire allemand, Erich Auerbach est né en 1892. Professeur à l'université de Marbourg, il est destitué par le régime nazi en 1935 et part en exil dans la capitale turque où il rédige Mimésis. Il disparait en 1957 aux États-Unis alors qu'il enseigne à l'université de Yale depuis sept ans.
[...] Rien n'est certain. En effet, pour le lecteur qui ne décèle pas l'élan tragique qui anime une Emma Bovary, il ne peut voir dans l'œuvre de Flaubert qu'une peinture d'une certaine époque et de ses codes sans regard subversif ni profondeur, vu d'en haut à l'image des textes antiques gréco-romains que l'on accusait de ne pas tenir compte des perspectives historiques dans l'étude des premiers chapitres. Conclusion L'exercice d'Auerbach à travers ces études de texte permet en premier lieu d'avoir un excellent aperçu de l'histoire littéraire. [...]
[...] Ce reniement est une autre forme de mise à l'épreuve, comme vu dans le chapitre précédent, et l'enjeu sous-jacent du passage est une nouvelle foi dans le non-dit. Auerbach précise ici un point important de la littérature antique : elle ne synthétise pas l'histoire, ne la met pas en perspective. Ainsi, malgré un aspect de narration au cœur des évènements les extraits de Pétrone et Tacite sont essentiellement imitatifs, vus du haut d'une société qui ne prend pas en considération les tenants et les aboutissants d'une couche sociale. La politique n'est jamais un problème historique, mais toujours moral rapporte l'auteur. [...]
[...] Chapitre XVIII - À l'Hôtel de la Mole Pour ce dernier texte étudié, nouveau saut dans le temps et l'espace, soit la France du XIXe siècle, et cet extrait du célèbre roman de Stendhal, Le Rouge et le noir. Le passage est un échange entre le héros Julien Sorel et l'abbé. Julien se questionne quant à son rôle et son devoir de secrétaire auprès du marquis de la Môle, notamment de ses dîners avec la marquise. L'abbé est outré d'une telle question et rappelle l'honneur qui est ainsi fait au jeune homme. Mademoiselle de la Mole ayant assisté à l'échange sans se faire voir provoque la gêne de Julien suite à ses propos. [...]
[...] Et cette scène est un condensé de tout le propos du roman, ce roman où il ne se passe pas grand-chose sinon les multiples petits symptômes de tristesse qui sourdent à travers ce réalisme, ce présent écrasant toute forme qui ne se saurait s'y complaire et s'y fondre. Seuls le romantisme et son mélange de grotesque et de sublime ont pu permettre une mise en littérature de tels personnages. Ce réalisme français du XIX° est un exercice nouveau : le style est sérieux, haut, un héritier du mélange des styles depuis longtemps amorcé. Ce réalisme serait-il la vision la plus aboutie d'une représentation de la réalité en littérature ? [...]
[...] La langue de Dante est riche et concise, Auerbach met l'accent sur les interruptions fréquentes et ce alors dramatique précurseur de la langue italienne. Le dialogue entre Dante et Virgile est plutôt familier, les traditions antiques et chrétiennes sont mêlées et se trouvent sur un même plan et le mélange du sublime et du trivial, qualifié par Dante lui-même de monstrueux, permet pourtant une totale homogénéité du texte. La comédie de Dante pourrait ainsi être considérée comme avant-gardiste si le terme était adéquat. [...]
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