Ce roman nous expose la réaction de villageois des années soixante confrontés à l'étrange beauté et comportement de Pierre - Marie Lavolps, enfant pas comme les autres qui sera soupçonné du crime de la jeune Christine Râlé. La famille Râlé ne voudra pas laisser impuni ce crime, c'est pourquoi le père Lavolps conclura un terrible marché (il s'engage à tuer son propre fils) avec le frère de la victime (...)
[...] Ils sont plus ou moins décrits selon leur importance. Leur portrait physique est très souvent lié à leur portrait moral. Ainsi Pierre-Marie a une beauté aussi étrange et mystérieuse que son caractère et les habitants du village sont d'avis que l'on ne peut être beau et intelligent ; donc, Pierre-Marie sera jugé mauvais ou idiot. Les personnages sont très souvent désignés par rapport à leur rôle familial : ce fils Lavolps (p.15), des frères Râlés (p.40,p.61), la mère Râlé (p.61), l'aîné (p.65), ce qui crée l'impression de clan, de meutes d'animaux respectant le rang de ses membres. [...]
[...] Le narrateur Le renard dans le nom est écrit majoritairement en discours indirect : c'est un fils qui rapporte les propos de sa mère. Cependant les marques du discours indirect se faisant si discrètes, on oublie ce procédé et le lecteur le lit comme s'il s'agissait d'un discours indirect libre. Nous considérons alors la mère comme narratrice ; nous n'en connaissons presque pas l'identité; nous savons seulement qu'elle raconte à son fils les faits-divers qui se passèrent jadis à Siom. [...]
[...] Deuxièmement, les petites réflexions philosophiques comme celle-ci sur la justice : elle n'est pas ce qui est juste mais ce qui convient au plus grand nombre tout en ménageant les secrets de chacun, fût-ce au prix d'une injustice (p.72) ont eu une grande importance pour moi car elles permettent de mieux apprécier et juger la portée le récit. En conclusion, je peux dire que j'ai beaucoup apprécié l'histoire en tant que telle, car on se prend de sympathie ou de dégoût pour les personnages et dès l'incipit on sent les enjeux futurs, on essaie de deviner la suite. Enfin, la fin du livre m'a beaucoup surprise car je m'attendais à la résolution du crime, un peu à la manière d'un policier. Mais je trouve infiniment plus intéressant de laisser les questions soulevées en suspens. [...]
[...] Il y a deux principales ellipses dans le récit : l'enfance de Pierre-Marie et les trois années qui passe en internat. Le texte comporte des indices permettant de situer l'époque : en ce mois de janvier, le troisième de la dernière guerre (p.14), le 17 avril 1944 (p.35), il y a encore quarante ans (p.47), cet été-là le premier des années soixante (p.55), on en conclut que l'histoire commence peu après la fin de la dernière guerre mondiale et se termine au début des années soixante. [...]
[...] (p.49) L'intégration d'une description olfactive me plaît car elle me rappelle Le Parfum de Patrick Süskind, livre que j'ai beaucoup apprécié. De plus cette description fait miroir à la description des Râlé page 41. . parce que solitaire et trop beau, et qu'on entrait dans un temps où, à Siom comme ailleurs, un solitaire commençait à passer pour un asocial, donc suspect, au sein d'une communauté qui ne voulait pas voie qu'elle était entrée dans sa propre mort ; un temps où les personnages singuliers, les originaux, les innocents,allaient bientôt être tenus à l'écart de la communauté des vivants (p.71) Ce passage montre une tendance grandissante dans notre société, qui est de parquer les personnes qui nous dérangent : handicapés, malades, personnes âgées dans des foyers où ils sont concentrés de sorte qu'on ait plus à les voir car ils nous interpellent trop. [...]
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