La métaphore de tauromachie présente l'autobiographie comme un combat : un combat cathartique (purifiant), un combat contre soi-même qui passe par l'humiliation volontaire du moi social.
Elle relie l'oeuvre à la mode du récit autobiographique, qui a commencé avec S. Augustin et s'était fixé comme genre littéraire avec Rousseau. Le principe d'organisation par "photomontage" remplace l'organisation chronologique tout simplement parce que Leiris refuse la cohérence entre le moi et une succession linéaire d'événements. En effet, derrière un apparent principe de désordre se trouve une analyse fondée sur la lecture du moi intime (...)
[...] Cauchemars : son père l'amenait à un spectacle où on voit des blessures collectives. Ce spectacle traumatisant lui donnait des cauchemars et confirmait son orgueil envers son père. Mon frère ennemi : son frère jouait un mauvais rôle : briseur de rêves, menace le narrateur de maux imaginaires. Il est présenté comme une copie du père ennemi. Mon frère ami : un double romantique du narrateur, une sorte de père ami, il partage avec l'auteur sa vision tragique de la vie. [...]
[...] Ses études primaires sont religieuses, son imagination se nourrit de la bibliothèque familiale puis au théâtre et à l'opéra. Il fréquente le milieu artistique : peintres, poètes. Il intègre le groupe surréaliste : consiste à écrire sous la dictée de l'inconscient sans contrôle par la raison. Il le quitte en 1929. Sa rencontre avec un ethnologue et un psychanalyste lui change la vie : il devient ethnographe. Malgré la souffrance physique dont témoigne L'age d'homme, Leiris vivra suffisamment longtemps pour publier beaucoup de poèmes et réflexions. [...]
[...] Il va donc se réfugier auprès des douces Lucrèces. Il déclare alors que le seul moyen d'en éprouver la pitié est de la faire souffrir : afin de mieux aimer Lucrèce, la martyriser C'est le sort qu'il réserve, malgré lui, à la femme avec laquelle il vit. Partie VII : amours d'Holopherne La relation de Leiris avec les femmes est orienté après la confession de ses faiblesses et le besoin d'être consolé : il est incapable de tenir le rôle normal du male et attend l'initiative de celle qu'il désire. [...]
[...] Points de suture (couture pour relier les lèvres d'une plaie) : un accident grave menace Leiris, âgé de 12 ans. Les cicatrices définitives deviennent le symbole de son identification à la tête d'Holopherne. Partie VI : Terreur et pitié, dualité tragique et métaphysique Comment assumer ou réduire la dualité de son être que les figures antithétiques (contradictoires) Lucrèce et Judith résument ? Question impossible à résoudre. En s'identifiant a Holopherne, la victime, le narrateur se sent bourreau (coupable) comme Tarquin mais incapable de passer a l'acte. [...]
[...] C'est la dimension vitale de l'oeuvre. Il dessine de son physique le portrait d'un homme d'une laideur humiliante, maladroit, dévoré de tics répugnants. On voit la honte et le dégoût que ce corps inspire a son possesseur. Le portrait moral n'est pas plus flatteur : professionnellement et socialement privilégié sans en tirer le moindre plaisir, sexuellement inactif sans être impuissant on remarque rapidement que ce portrait s'ordonne autour de la potentialité puis sa négation : talent littéraire mais sans emploi, l'amour que cet homme pourrait vivre mais semble s'interdire. [...]
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