"Les Mémoires d'Hadrien" sont, au premier chef, une lettre. Une longue lettre qu'un Hadrien vieillissant envoie à Marc-Aurèle, où il lui narre sa vie, et donne sa conception philosophique de la vie, des relations entre les hommes, de l'amour, de la direction d'un État qui embrasse le monde. Les faits, une fois le premier chapitre passé, sont racontés dans un ordre chronologique mais entrecoupés de digressions diverses.
C'est récit autobiographique où l'empereur tout en se racontant, cherche également à se justifier, et à mettre en valeur les grandes réalisations de son règne. Les grands moments du règne d'Hadrien sont donc présents : la révolte de Judée, la construction du mur qui porte son nom, l'amour tragique pour Antinoüs. Les grandes réalisations sont aussi mentionnées : temple de Vénus et de Rome, œuvre législative, mausolée au bord du Tibre, fondations de cités, voyages.
L'œuvre est construite en crescendo-decrescendo : d'abord la montée vers le pouvoir, puis l'apogée de son existence avec Antinoüs et les réussites de son règne, puis, une fois le jeune Grec suicidé, la lente descente vers la mort, entrecoupée de réussites, mais aussi d'échecs.
[...] Pages 34 à 38 : ses études, à Rome, puis à Athènes. Pages 38 à 79 : la montée vers le trône. Premier poste dans l'administration romaine. Service dans l'armée, sous Trajan qui devient empereur, et dont il se rapproche. Première guerre contre les Daces. Complicité entre Hadrien et l'impératrice Plotine. Guerre contre les Sarmates, menée par Hadrien. Dégoût de la guerre, gaspillage inutile Préparation et accomplissement de la guerre contre les Parthes. Trajan, malade, finit par se mettre en route pour revenir à Rome, laissant Hadrien commandant-en-chef des armées romaines. [...]
[...] Essai À lire le Thésée d'André Gide et les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, on ne peut qu'être frappé par la ressemblance stylistique des deux œuvres, toute en pureté, en retenue et en gravité. Réfléchit-on quelque peu, et c'est la ressemblance du fond qui nous surprend : deux personnages de l'Antiquité, à la fin de leurs vies, qui se racontent à la première personne, deux autobiographies de célébrités, écrites par deux auteurs contemporains, publiées à peu près à la même époque. [...]
[...] Cet humanisme qu'on sent présent dans chaque ligne du texte est prodigieux. L'homme, après le poids de la cité et des dieux, et avant les chaînes des religions de l'Antiquité tardive, est enfin la mesure du monde. Hadrien est empereur, mais comme d'autres ont été consuls avant lui : c'est un magistrat au service de l'État, qui eut de son devoir une très haute idée, qui chercha le bien public et resta tout au long de sa vie un homme et rien de plus. [...]
[...] Mais dans les deux cas l'aspect chronologique est souple et variable : des passages entiers de la vie des deux personnages sont soit oubliés soit mentionnés en quelques lignes. Le narrateur et derrière lui l'auteur opère un choix entre ses souvenirs, passe plus vite sur certains, et s'étend, se focalise sur d'autres. Les ressemblances ne se limitent pas à la forme. Ainsi, on peut remarquer que dans les deux cas, le narrateur est un homme d'État, un dirigeant politique de premier plan. [...]
[...] Hadrien, de plus en plus malade, réussit à imposer au Sénat Antonin, proconsul d'Asie, et celui-ci, sur ordre de l'empereur, adopte Marcus Annius Verus le futur Marc-Aurèle et Lucius Ceionius Commodus, fils du défunt héritier Chapitre six Titre : Patientia patience p à 247. Pages 231 à 237 : Hadrien pense se suicider pour échapper aux tourments de son agonie. Mais il y renonce finalement. Pages 238 à 247 : conclusion de la vie. Derniers actes en tant qu'empereur, réussite dans son œuvre, méditation sur la mort. Patience, attente de la mort, en paix. Conviction de l'éternité de Rome après lui. [...]
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