Mémoires d’un chasseur (pages 463 à 469) de Tourguéniev

Résumé du document

Avec un réalisme absolu, Tourguéniev, en spectateur objectif, décrit la vie de paysans et propriétaires terriens dans son célèbre recueil de nouvelles Mémoires d'un chasseur. Nous nous intéressons ici à un extrait de Tchertopkhanov et Nédopiouskine qui se situe à la fin de cette nouvelle et dans la deuxième partie de l'œuvre.Lors d'une partie de chasse avec Iermolaï, l'écrivain rencontre un étrange personnage assez désagréable qui se dit être un gentilhomme, Tchertopkhanov. Ayant appartenu à une famille riche, ce dernier s'est soudainement trouvé réduit à la pauvreté, ce qui expliquera bien des choses dans cette nouvelle. A la recherche de Tchertopkhanov, un autre homme, Nédopiouskine fait la connaissance de Tourguéniev. Contrairement à Tchertopkhanov, celui-ci, est issu d'une famille plutôt pauvre. Ces deux personnages pourtant bien différents ont lié amitié et se sont installés ensemble chez Tchertopkhanov. C'est donc à la suite de cette rencontre entre l'écrivain et ces deux hommes que, quelques jours après, Tourgueniev se rend chez Tchertopkhanov.
A travers des personnages quelque peu caricaturaux comme Tchertopkhanov, l'écrivain n'a-t-il pas voulu mettre à mal un certain rapport de domination préétabli dans la société aristocratique de l'époque ?
Dans une première partie, nous étudierons les différents rapports de domination qui existent entre les personnages et la manière dont l'auteur nous les présente. Puis, dans une seconde partie, nous nous intéresserons au passage de la non communication à la communication et à l'évolution de l'atmosphère qui règne dans l'oeuvre. Enfin, nous essaierons de voir comment l'auteur montre le déclin de l'aristocratie. Pour cela, nous étudierons quelques situations pathétiques, et plus particulièrement dans le cas de Tchertopkhanov. A travers cet extrait, l'auteur montre que les rapports de domination sont prépondérants dans le système social de la Russie. Ils se voient par l'intermédiaire de plusieurs personnages. Tourguéniev les décrit tout en les dénonçant.

Extraits

[...] Il y a d'ailleurs une description de ce dernier qui le rend tout aussi ridicule : Nédopiouskine, sur ses courtes jambes, clopinait à sa suite comme un canard après sa canne Ce qui provoque la dérision n'est pas le simple fait qu'ils dansent puisque c'est leur droit et il n'y a rien de mal à cela. C'est plutôt le fait que Tchertopkhanov, en agissant ainsi, révèle sa vraie nature alors que depuis le début de l'extrait il fait tout pour se donner l'air le plus important possible. De plus, les deux personnages ont l'air de pantins que dirigent Macha. [...]

[...] En effet, parler du beau temps est l'exemple type de deux personnes qui n'ont rien à se dire. C'est pourquoi, à deux reprises, la marque du silence se fait sentir : Nous nous tûmes. ; le silence reprit. Puis, ils vont se mettre à parler de la chasse et de la meute de Tchertopkhanov bien que l'auteur ne soit pas intéressé par cette dernière. C'est d'ailleurs à ce moment que nous voyons le caractère opposé de Nédopiouskine et Tchertopkhanov. En effet, tout comme avec Venzor, il a une attitude méprisante avec l'un de ses chiens : il cracha dans les narines d'Ammalat alors que Nédopiouskine caressa le dos du chien On peut trouver étrange que ces deux personnages si différents en apparence vivent ensemble. [...]

[...] On voit une évolution des personnages et de l'atmosphère à travers le texte. Tout d'abord, la superficialité des rapports est visible dans une grande partie de l'extrait. C'est la rencontre entre l'auteur et Tchertopkhanov qui provoque cette histoire et il faut bien être sensible au fait qu'ils ne se connaissent pas (tout comme l'auteur et Nédopiouskine). Ils se sont rencontrés par hasard quelques jours auparavant sans tisser aucun lien. Si l'auteur se rend chez Tchertopkhanov, c'est pour répondre à l'invitation de ce dernier, il ne s'attend à rien de précis puisqu'il ne connaît pas grand chose de lui, juste ce qu'on a pu lui raconter à son compte. [...]

[...] Mémoires d'un chasseur (pages 463 à 469) de Tourguéniev Avec un réalisme absolu, Tourguéniev, en spectateur objectif, décrit la vie de paysans et propriétaires terriens dans son célèbre recueil de nouvelles Mémoires d'un chasseur. Nous nous intéressons ici à un extrait de Tchertopkhanov et Nédopiouskine qui se situe à la fin de cette nouvelle et dans la deuxième partie de l'œuvre. Lors d'une partie de chasse avec Iermolaï, l'écrivain rencontre un étrange personnage assez désagréable qui se dit être un gentilhomme, Tchertopkhanov. [...]

[...] Un autre personnage est concerné mais qu'à moitié, c'est Macha, une bohémienne qui travaille pour lui mais qu'il considère à la fois comme sa servante et sa femme. C'est à cause de cette ambiguïté que nous étudierons le rapport entre ces deux personnages un peu plus tard. L'auteur illustre ces différentes dominations par différentes modalités. Ainsi, on constate que Tchertopkhanov emploie très souvent le mode impératif. Ce sont donc des modalités hiérarchiques. Toutes les citer serait évidemment trop long mais pour chacun des personnages que nous avons décrits précédemment, c'est le cas. [...]