Le colonial existe-t-il ?
L'auteur nous explique tout d'abord le sens du voyage colonial. Selon lui, on rejoint la colonie parce que les situations y sont assurées, les traitements élevés, les carrières plus rapides et les affaires plus fructueuses. La motivation économique du voyage colonial s'impose. Ceci est possible car le colonisé est exploitable et non protégé par les lois de la colonie. Plus le colonisateur respire, plus le colonisé étouffe. Le colonisateur est en fait le bénéficiaire de toute l'entreprise.
Cependant, sa situation est illégitime. En effet, il prend la place de l'habitant et s'octroie des privilèges étonnants au détriment des ayants-droits. Il bouleverse les règles admises en y substituant les siennes. C'est donc un privilégié non légitime, c'est-à-dire un usurpateur.
L'auteur définit ensuite le colonial comme un européen vivant en colonie, mais sans privilèges. Selon lui, ce colonial n'existe pas, car tous les européens des colonies sont des privilégiés. Même le « petit colonisateur » est solidaire des colons et défenseur acharné des privilèges coloniaux. En effet, il bénéficie lui aussi du préjugé favorable, du respect du colonisé, qui lui accorde plus qu'au meilleur des siens.
Ceux qui ne sont pas colonisateurs, comme les nationaux des autres puissances, les candidats à l'assimilation (la majorité des juifs) ou encore les assimilés de fraîche date (corses en Tunisie...), s'ils sont souvent misérables, sont tout de même en meilleure posture que les colonisés.
Ainsi, le colonial n'existe pas, même s'il en avait l'intention. Qu'il l'ait désiré ou non, il est accueilli en privilégié par les institutions, les moeurs et les gens (...)
[...] Il oppose sa figure, tellement glorieuse, être celle du colonisé, tellement méprisable. Rien ne peut sauver le colonialiste en lui donnant une haute idée de lui-même : ni sa patrie d'origine, ou il est toujours suspect et souvent attaqué, ni sa propre action quotidienne qui voudrait ignorer la révolte muette du colonisé. Il cherche alors dans la métropole son ultime recours. La métropole devient l'idéal inaccessible au colonisé, et le justificatif parfait des mérites empruntés du colonialiste. De plus, l'auteur souligne que toute nation coloniale porte en son sein les germes de la tentation fasciste ; puisque la machine administrative et politique de la colonie vise à l'oppression au profit de quelques uns. [...]
[...] Ceci est possible car le colonisé est exploitable et non protégé par les lois de la colonie. Plus le colonisateur respire, plus le colonisé étouffe. Le colonisateur est en fait le bénéficiaire de toute l'entreprise. Cependant, sa situation est illégitime. En effet, il prend la place de l'habitant et s'octroie des privilèges étonnants au détriment des ayants- droits. Il bouleverse les règles admises en y substituant les siennes. C'est donc un privilégié non légitime, c'est-à-dire un usurpateur. L'auteur définit ensuite le colonial comme un européen vivant en colonie, mais sans privilèges. [...]
[...] Ainsi, le colonial n'existe pas, même s'il en avait l'intention. Qu'il l'ait désiré ou non, il est accueilli en privilégié par les institutions, les mœurs et les gens. Le colonisateur qui se refuse Si tout colonial est en posture immédiate de colonisateur, il n'y a pas de fatalité pour tout colonisateur à devenir un colonialiste. Il arrive qu'il ne s'habitue pas à cette situation et reparte donc, ou encore qu'il décide de rester, mais en se promettant de refuser la colonisation. [...]
[...] Memmi écrit alors qu'il s'agit d'une «victoire des parents et de la tradition. Mais c'est une triste victoire». En effet, cela entraînerait une catastrophe intérieure pour le jeune homme qui est ainsi prêt à endosser son rôle d'adulte colonisé. La religion, ligne de repli pour l'individu et manifestation protégeant l'existence originale du groupe, est un moyen de sauvegarde de la conscience collective Le colonisé dispose de moins en moins de son passé, l'auteur parle amnésie culturelle Le dynamisme social est accaparé par les institutions du colonisateur (notamment la célébration de ses propres fêtes). [...]
[...] Situation du colonisé Les situations objectives, concrètes du colonisé sont des situations de carences. Il est d'abord placé hors de l'histoire et hors de la cité cette carence naissant d'une situation et de la volonté du colonisateur, et non d'une impuissance congénitale à assumer l'histoire Le colonisé est éloigné du pouvoir, ne jouit d'aucun des attributs de la nationalité, ne fait presque jamais l'expérience de la nationalité et de la citoyenneté. A tel point qu'il ne forme même plus le projet de la citoyenneté, entraînant ainsi un trou pédagogique dans la mesure où rien ne suggérera au jeune colonisé l'assurance, la fierté de sa citoyenneté. [...]
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