Il y a actuellement une critique de l'art qui fait peser le soupçon sur la notion de beau et ses critères. La définition de l'art pose problème. Il faut la clarifier pour permettre l'esthétique dans l'expérience et les discours fiables. Pour cela il faut clarifier la notion de beau et de vrai. Ici il s'agit d'une vision anthropologique et philosophique car la définition doit permettre l'invariance, l'unité, malgré les différences dans les disciplines artistiques. Il faut définir la permanence, la nature propre de l'art pour voir ce qui est considéré comme art, en général.
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Quand peut-on considérer qu'un objet est oeuvre d'art ? Tout d'abord, les propriétés esthétiques reçues par l'objet, font qu'une oeuvre est et reste ce qu'elle est même si elle est utilisée pour autre chose. Un tableau de Picasso le restera même s'il est utilisé comme tapis car c'est un tableau de Picasso quoiqu'il en soit.
Deuxièmement, pour les nominalistes : est oeuvre d'art ce qui est baptisée ainsi par une personne autorisée du monde de l'art, qui est légitime. Les hommes imposent donc les qualificatifs des choses. Ces personnes sont légitimes car elles possèdent un pouvoir de classement. Mais comment désigne-t-on ce qui est oeuvre d'art ? On tire au sort ? Comment classent-elles ? Pour Danto, une oeuvre mérite son classement selon ses qualités attribuées par un jugement arbitraire, une interprétation du monde de l'art qui doit coïncider avec les intentions de l'artiste. Ce serait le baptême de l'oeuvre.
Pour Rochlitz, ce classement ne compte pas. C'est le discours de l'artiste sur son oeuvre qui compte ou alors le fait qu'une oeuvre parmi d'autre a attiré l'attention du monde de l'art. Ce serait suffisant pour la qualifier d'oeuvre d'art.
Face à cette première étape de la définition, Kostas Mavrakis considère qu'on ne cherche pas là une définition du référent "art", mais on cherche à assurer la cohérence d'un discours. C'est difficile de différencier jugement de valeurs et réalités. Caractériser une oeuvre passe par un jugement. En excluant, ce jugement, que reste-t-il de l'oeuvre ? Pour Mavrakis, l'oeuvre d'art est le produit d'une action créatrice de formes, signifiantes et prégnantes. Elle s'impose à la perception, se fixe dans la mémoire. Elle est source de plaisir esthétique. Ce plaisir s'éprouve dans l'expérience esthétique qui guide le jugement du spectateur et de l'artiste (...)
[...] Forme et langage donnent une beauté spécifique qui est la vérité de l'art engendrant des émotions, une attirance. Ces formes sont des vérités artistiques liées à des vérités d'autres origines (amour, politique, religieux). Ceux sont des significations relatives aux valeurs et visions du monde de chaque époque. La différence entre les composantes des contenus est spécifique à chaque art. Le sens ne peut se saisir qu'avec le langage. Du point de vue de l'auteur, l'éducation doit partir de l'expérience esthétique. [...]
[...] Cela domine les composantes intellectuelles et analytiques. On a deux niveaux de perception : la perception esthétique et la perception intellectuelle. Tous les arts ont un pouvoir évocateur, une aptitude à signifier symboliquement, à communiquer des émotions. La particularité du langage artistique est le message à communiquer qui se donne à lire dans une forme (que revêt l'œuvre). Le message et la forme sont indissociables. La forme est un ensemble ordonné d'éléments qui s'impose à la perception pour former un message. [...]
[...] Kostas M., Les conditions de possibilité de tout discours sur l'art Archives de Philosophie, T p.583-608. Table des matières I. Constat et problématique II. Définition de l'œuvre d'art III. Définition de l'art IV. Des arts à l'Art V. Le concept d'esthétique VI. Les conditions d'un discours possible sur l'art Conclusion Constat et problématique. Il y a actuellement une critique de l'art qui fait peser le soupçon sur la notion de beau et ses critères. La définition de l'art pose problème. [...]
[...] Pour Hegel, l'art est la forme sensible de l'idée Pour Lévi-Strauss, l'art est l'union du sensible et de l'intelligible Pour l'auteur, les deux définitions parlent de sensible. Le sensible est un mode d'accès à un état de conscience particulier. Avant d'aller plus loin, Mavrakis veut revenir sur l'idée de beau Le beau serait cause de l'expérience esthétique. Le plaisir indique la présence du beau. Quand on recherche l'expérience esthétique on cherche le plaisir et donc le beau. Pour Lessing, l'art a pour but le plaisir. Pour Kant, l'art est une satisfaction. [...]
[...] Il n'y a pas d'art sans critique, pas de critique sans critère. Il y a de l'art donc il y a des critères. Il y a une nature humaine qui est universelle ailleurs que dans la science. On peut hiérarchiser des œuvres mais on doit aussi admettre des valeurs esthétiques universelles. Les hommes ont en commun la nature humaine qui a des potentialités infinies dont certaines sont à l'état latent. Puis chaque période vient rendre possible la réalisation d'un type humain c'est à dire un idéal proposé. [...]
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