Pierre et Jean est un roman écrit par Guy de Maupassant (1850-1893), publié pour la première fois sous la forme d'un feuilleton dans La Nouvelle Revue de décembre 1887 à janvier 1888.
Il est précédé d'un court essai intitulé « Le roman », également publié séparément dans le Figaro. Nouvelle ou « petit roman », il s'agit de la quatrième oeuvre de Maupassant, dans laquelle il met en scène une famille confrontée à la découverte d'un enfant illégitime (...)
[...] Eau, mer, mère: Maupassant a soigné la symbolique dans son oeuvre. L'opposition des genres romanesques Maupassant, dans l'édition de Pierre et Jean, a ajouté comme sorte d'introduction, un texte intitulé Le roman, dans lequel il développe une réflexion littéraire sur le roman. L'essai réaffirme, encore une fois au nom de sa fidélité à son ami Flaubert, la prise de distance de l'écrivain avec l'école réaliste et naturaliste de même qu'avec l'écriture artiste des Goncourt. Maupassant choisit en effet de privilégier une vision personnelle du monde et pense que la marque du grand art passe par la force de illusion particulière Pour lui, en effet, le roman psychologique est-à-dire un roman qui se focalise sur l'analyse des sentiments) est en opposition fondamentale avec le roman objectif, qui écrit et décrit le geste, le comportement mais sans en donner la motivation initiale. [...]
[...] Léon Maréchal Ancien ami de la famille, il lègue son héritage à Jean. Pierre découvre qu'il est en fait le véritable père de ce dernier, notamment car tous deux sont blonds. Il est rarement évoqué dans le roman, malgré son impact sur l'intrigue. Louise Roland La mère des deux frères est l'ancienne amante de Léon Maréchal, à qui elle reste fidèle sentimentalement. Elle est âgée de 48 ans et est décrite comme une économe bourgeoise un peu sentimentale Mme Rosémilly Jeune veuve, elle deviendra la femme de Jean. [...]
[...] En famille, à part Pierre, personne ne semble se poser ce problème. Et Pierre, de question en question, de colère en colère, renouvelle la prise de conscience d'un Hamlet, d'un Œdipe : la normalité et la respectabilité de la famille de l'ex-bijoutier Roland n'est qu'une façade ; la mère au-dessus de tout soupçon était une femme adultère ; Jean est le fils adultère et c'est à cela qu'il doit sa fortune ; la jalousie de Pierre n'est plus maintenant ressentie à cause de l'héritage de la mère et de son secret ; c'est la jalousie que son père n'a jamais songé à savoir ce qui dévore à présent le fils ; Pierre de son côté, la légitimité et la connaissance, mais autour de lui le monde vole en éclats." Le regard du médecin En tant que médecin, Pierre est prédisposé à l'analyse du mal qui trouble les êtres humains. [...]
[...] L'héritage ne fera pas bon effet Chapitre III Une fois de plus, quelqu'un d'autre renforce le doute dans l'esprit de Pierre. Il s'agit cette fois d'une fille de brasserie, qui vient éveiller les soupçons de Jean. Elle lui déclare en effet: Ca n'est pas étonnant qu'il te ressemble si peu Perturbé, Pierre vient troubler la tranquilité d'un repas de famille pourtant organisé pour célébrer l'évènement. Chapitre IV Pierre décide de sortir en mer. Après quelques temps, toutefois, le mauvais temps et la brume l'obligent à rebrousser chemin. [...]
[...] D'ailleurs, on note que le chapitre 6 marque un changement dans le point de vue de la narration, qui passe de Pierre . à Jean. C'est à une double dépossession que nous assistons alors. Mer et mère Dans cette perspective, la mer acquiert une présence symbolique extrêmement puissante. Ainsi, lorsque Peirre déclare qu'il est furieux d'avoir été privé de la mer, par la présence de son frère on comprend qu'il s'agit aussi d'une privation de la figure maternelle, la mère cette fois. [...]
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