Fiche de lecture du roman "Une vie" de Maupassant, niveau Hypokhâgne.
[...] Pourtant, la vie de Jeanne est marquée par une succession de faits importants et peu communs, comme trois adultères (deux de Julien, un de la baronne), un double assassinat de Julien et de son amante par le mari de celle-ci, le comte de Fourville, deux naissances (illégitime puis légitime), une fausse couche, la ruine de son fils et la naissance de sa petite-fille. Evénements qui s'effilochent et s'enlisent inexorablement dans la monotonie de l'habitude. Originalité narrative : succession d'événements qui ne montrent au final que la viduité de la vie. [...]
[...] Une thématique majeure : engourdissement qui paralyse progressivement les êtres comme les paysages. Paysages de part les descriptions (effet d'estompe et de voilement + gel qui emprisonne tout, « l'invincible gelée pétrifiant la sève et rompant les fibres. »). Habitudes et monotonie du quotidien qui anéantit tout, même la succession des malheurs de Jeanne ne brise son engourdissement « elle n'avait plus rien à faire, plus jamais rien à faire ». Mot qui revient très souvent tout au long du livre léthargie des êtres qui montrent le néant de la vie, représentation parfaite de l'univers maupassantien qui est très présente dans Une vie. [...]
[...] Mentor littéraire et à sa mort, Maupassant devient « l'héritier littéraire immédiat ». Dans Une vie, on retrouve quelques éléments de l'univers flaubertien comme les fiançailles de Jeanne qui se rapprochent de la noce d'Emma Bovary. Maupassant, dans ce tout premier roman, essaye de se démarquer de Flaubert tout en subissant son influence (Une vie 1883, mort de Flaubert 1880). 1881 à sa mort : production effrénée d'écrits littéraires (nouvelles, romans, articles . ) rejette l'écriture romantique (surhumaine et déformée) et l'écriture naturaliste de part l'épaisseur de la documentation et le réalisme total. [...]
[...] Dû à l'impitoyable entreprise de nivellement et de néantisation de Maupassant. Un personnage important : Jeanne est le personnage central de l'œuvre car c'est sa vie qui est décrite, depuis le temps où son cœur s'éveille jusqu'à sa mort. Représentation parfaite de l'entreprise maupassantienne : anéantissement de tous ses rêves, successions de malheurs, décrépitude autant physique que mental, le tout noyé dans le quotidien morne. Léthargie si impressionnante de Jeanne que le lecteur a l'impression qu'il ne se passe rien dans sa vie car la succession de malheurs ne se fixent pas dans la réalité. [...]
[...] Citation : « Alors une émotion infinie l'envahit. Elle découvrit brusquement la figure de l'enfant qu'elle n'avait pas encore vue : la fille de son fils. [ . ] Puis [Rosalie] ajouta, répondant sans doute à sa propre pensée : « La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit ». [...]
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