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Dans son introduction, Gabriel Martinez Gros revient sur son entreprise difficile, celle de l'historien "qui approche les textes les plus anciens" ; celui-là même qui fouille "le passé" au mieux des chroniques qui aménagent "l'histoire au mieux de ses intérêts". Il plante donc le décor : nous sommes en plein califat Omeyyade, à Cordoue, en Andalousie en plein "échanges et comparaisons de l'Orient et de l'Espagne". L'auteur revient sur ce qu'il nomme l' "Idéologie Omeyyade" afin de définir l'identité andalouse si tenté qu'elle existe. Selon lui, un peuple existe dans la littérature cordouane "mais ce sont les Arabes et non les Andalous". Dès le début, l'historien explicite clairement ses intensions de "montrer l'autre face de cette sombre médaille". A savoir, l'importance des mots non seulement dans la littérature mais surtout les mots des califes qui furent investis par d'autres sens et enfin, la place et le rôle des arabes qui "devinrent andalous".
Ainsi, l'auteur consacre sa première partie à "la trace des Omeyyades", sur les raisons de la fitna. Jugeant que la littérature du XIeme siècle ne permet pas de comprendre cette dernière, l'auteur fait le choix malgré une "littérature riche" d'étudier le Collier de la Colombe d'Ibn Hazm. Il revient sur la date de sa composition, sur les différentes critiques des historiens (Ibn Hazm clairement souscrit en faveur des Omeyyades) à l'égard de cette source mais également et surtout sur les anecdotes de l'ouvrage dont il nous en livre quelques unes. A partir de ces anecdotes, des métaphores et des paroles, l'auteur met en exergue l'utilisation des mots, l'importance du sens dans la dialectique Omeyyade (la féminité) et les récits de l'époque. Il présente les rapports qu'entretiennent les Omeyyades avec les partis ethniques Berbères et les Amirides. Il y montre que les Amirides sont la partie immergée de l'iceberg qu'est les Omeyyades. Politiquement, traduit Martinez Gros : le pouvoir amiride se mèle à la légitimité Omeyyade, ce qui crée une confusion au sein de la communauté musulmane que le califat est censé et prétend incarner. D'où finalement, la "séparation" des deux et le retrait des Amirides. L'auteur revient alors sur la guerre civile : les Amirides ayant "voulu imiter les califes ambigus" ont perdu le ralliement autour d'eux de la Communauté. C'est à la fin seulement du premier chapitre que l'auteur traite à proprement parler de l'identité andalouse (...)
[...] Il est l'unique témoin de cette période. Il ne faut pas aussi oublier qu'il est issu d'une très grande famille ce qui lui a permit de dresser sa généalogie. Mais il a rompu avec le pouvoir politique et s'est retiré pour écrire sa théorie sur l'Etat et la manière dont il fonctionne. En tant qu'étudiante, le travail de l'historien est également intéressant et on perçoit donc ici la difficulté de la mission que s'est donnée Martinez Gros. Mais on n'en demeure pas moins déçu pour autant après avoir lu le livre. [...]
[...] Enfin, il se focalise sur La Muqqadima d'Ibn Khaldun, contemporain du déclin d'Al Andalus. Résumé : Dans son introduction, Gabriel Martinez Gros revient sur son entreprise difficile, celle de l'historien qui approche les textes les plus anciens ; celui-là même qui fouille le passé au mieux des chroniques qui aménagent l'histoire au mieux de ses intérêts Il plante donc le décor : nous sommes en plein califat Omeyyade, à Cordoue, en Andalousie en plein échanges et comparaisons de l'Orient et de l'Espagne L'auteur revient sur ce qu'il nomme l' Idéologie Omeyyade afin de définir l'identité andalouse si tenté qu'elle existe. [...]
[...] Martinez Gros émet l'hypothèse pour expliquer ces occultations le changement politique et le fossé entre Occident et Orient tandis qu'à l'époque de Bakri, la lutte entre Fatimides et Abbassides était d'actualité. Elle ne l'est plus à l'époque où Ibn Abi Zar écrit (contemporain de la paix mamelouk). D'ailleurs, c'est pourquoi, il n'y a pas de frontières entre la Mecque et la vallée du Nil par exemple. Puis, Gabriel Martinez Gros s'intéresse à la poursuite selon Ibn Abi Zar et notamment au fait que les Berbères aident Rashid dans son entreprise. Gabriel Martinez Gros s'appuie sur l'Akhbar majmu'a, une chronique omeyyade pour interpréter le récit d'Ibn Abi Zar. [...]
[...] Nostalgie qui constitue a posteriori le mythe andalou et le sentiment d'un paradis perdu. Par la même occasion, l'étude de ce texte permets à Martinez Gros de battre en brèche les thèses de son prédécesseur Pierre Guichard. Cette question que l'histoire d'Al Andalus a été réécrite est essentielle et a eu le mérite d'interroger sur des problématiques contemporaines et non pas uniquement médiévales. Certes, pour l'histoire d'Al Andalus, certaines questions ne peuvent pas être tranchées mais l'étude a le mérite d'avoir bouleversé l'historiographie. [...]
[...] Un parallèle peut être donc établit entre ces deux conquêtes qui ont chacun leur dangerosité, la mer d'un côté et le passage à une nouvelle souveraineté. On se rend compte également qu'il y a une régence de Rashid qui dure environ deux mois mais les deux se rejoignent pour ce qui est du fait qu'Idrîs I ne pouvait pas fonder Fès car il y a rupture entre Occident et Orient. L'objectif des deux chroniques est d'alors de voir comment Idrîs II a choisit et bâtit sa capitale. [...]
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