Au sein de cet ouvrage critique, Marthe Robert propose une définition du genre romanesque à partir d'une méthode psychanalytique. Elle s'intéresse à la genèse du roman et également à celle d'une oeuvre dans la vie d'un romancier. Cet ouvrage, publié en 1972, se compose de trois parties, divisées chacune en plusieurs sous-parties. Ce résumé s'établira autour de cette progression de l'oeuvre pour tâcher de saisir le plus complètement le raisonnement et la démonstration de l'auteure.
[...] À partir de là, le roman dit bourgeois trouve raison à son appellation puisqu'il s'agit d'une élévation à l'instar de la bourgeoisie, classe montante, à la fin XVII° et au début XVIII° siècle. Selon l'auteure, Robinson est l'homme à tous les stades de l'évolution [ ] il représente la totalité de l'héritage humain. Il s'érige, ainsi, en roi comme le veut le fantasme de l'Enfant trouvé. Cependant, en apprenant à maîtriser la nature, il devient enclin à accepter la réalité et à y prendre place et, par cet apprentissage, il se prépare, peu à peu, à regagner le monde réel. [...]
[...] Ce parcours est bien celui de l'Enfant trouvé. Puis, l'entrée dans le monde du jeune homme sera un véritable échec qui le plongera dans une folie où il pourra à nouveau errer dans ses rêves. Marthe Robert démontre, ainsi, que l'Enfant trouvé demeure présent et ne peut être anéanti En Haine du roman Cette dernière sous-partie se consacre à Flaubert et à ce qu'il nomme lui-même ses idéaux contradictoires. Gustave Flaubert raconte dans une lettre à Louise Colet qu'il a éprouvé un sentiment étrange à la lecture de L'Histoire Intellectuelle de Louis Lambert comme s'il avait vécu une semblable odyssée intellectuelle. [...]
[...] Le terme révolutionnaire correspond aux nouvelles perspectives qu'ouvre le genre romanesque en littérature. La qualification de bourgeois apparaît paradoxale mais entre en compte car son essor concorde avec la montée en puissance de cette nouvelle classe sociale. Elle le dit démocratique en ce qu'il a la possibilité de traiter tous les sujets des plus nobles aux plus triviaux. Enfin, le roman est totalitaire car protéiforme et soumis à aucun dictat. Ainsi, les définitions des critiques et théoriciens ne parviennent pas, le plus souvent, à intégrer l'ensemble du genre, si toutefois il est possible de parler de genre Un des principaux conflits de cette définition prend racine dans la dichotomie entre vrai et faux Or, Marthe Robert déclare : Le roman n'est jamais ni vrai, ni faux, il ne fait que suggérer l'un ou l'autre. [...]
[...] Sa vraie famille bien sûr ne peut-être que d'un statut social supérieur et, un jour, la vérité de son rang sera révélée. Par cette fable, l'enfant s'éloigne de ses parents, et par conséquent rompt avec l'image divine qu'il en avait. Cependant, simultanément, il attribue ce caractère d'absolu et de toute-puissance à ses nouveaux parents imaginaires et ainsi annule la distance qu'il tentait de prendre. De fait, l'enfant parvient à prolonger l'idylle familiale où nulle distinction n'est faite entre lui et les autres. [...]
[...] En effet, l'enfance biographique d'Honoré Balzac est marquée par l'instabilité familiale : des conditions lui conférant le statut de l'enfant Bâtard devant prendre une revanche sur sa mauvaise naissance et devant tuer le père, le dépasser. Néanmoins, Marthe Robert remarque qu'une seule œuvre déroge de quelques manières à ce modèle : L'Histoire Intellectuelle de Louis Lambert. Ce roman bien que faisant référence à Louis Lambert, ami d'enfance de Balzac au collège Vendôme, est en fait quasiment autobiographique. Il s'agit d'un enfant prodige, penseur solitaire fuyant attaches et sexualité, qui par une sorte de traversée du désert cherche à acquérir un pouvoir tout spirituel. [...]
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