Fiche de lecture sur l'oeuvre incontournable de Marivaux, « L'île des esclaves ». Ce document examine le contexte historique et littéraire de l'époque avant de rentrer dans le vif du sujet et de réaliser une véritable étude de texte. Il présente un résumé de cette oeuvre ainsi que des thèmes d'étude tels que le langage ou le pouvoir. Il évoque également la leçon d'humanité que nous livre Marivaux.
[...] Il est le théoricien qui expose les principes, oriente les situations mais laisse chacun faire son expérience Le langage Le langage est un ressort dramatique. Les personnages parlent selon ce qu'ils sont, le langage est un reflet de l'être. Il dévoile la sincérité du cœur, ou au contraire, la vanité du personnage. Les jeux de langage prêchent pour la spontanéité et le naturel. Ils mettent en valeur la critique sociale et la leçon morale, mais contribuent aussi aux effets comiques et à la bonne humeur. Le jeu de la vérité qui se joue ici exclut la feinte, le mensonge, le masque. [...]
[...] d La parole est gage d'échange Marivaux nous permet de réfléchir à ce point au cours de la scène qui met aux prises Trivelin et une Euphrosine excédée et humiliée par sa suivante. La première réplique d'Euphrosine souligne sa hargne et personne n'est épargnée par l'insulte : «Vous êtes des barbares Les répliques suivantes sont des exclamations indignées où perce l'ironie, une ironie de femme blessée. La tension se maintient lorsque Trivelin constate qu'il ne parvient pas à obtenir un comportement sincère d'Euphrosine à qui il donne des gages de sa bonne foi : l'indignation a alors changé de camp. [...]
[...] Euphrosine Euphrosine signifie la bienveillante. Son nom a un caractère ironique. Elle représente la duplicité féminine et l'hypocrisie des classes dominantes. Figure de l'honneur outragé et de la grandeur humiliée, elle confère une tonalité tragique, rapidement désamorcée. Ses excès sont stigmatisés, moqués, mais non sa dignité. L'épreuve d'humanité est pour elle l'apprentissage de la sincérité. C Trivelin Trivelin appartient à la tradition italienne. C'est lui qui édicte les règles du jeu, préside aux épreuves des maîtres et tire la morale de l'histoire. [...]
[...] Marivaux ne procède pas à un renversement qui voudrait que l'esclave est forcément meilleur que le maître. A l'issue de l'épreuve, les repères et les codes conventionnels qui appartiennent dorénavant au passé sont brouillés : mon cher enfant, oublie que tu fus mon esclave, et je me ressouviendrait toujours que je ne méritais pas d'être ton maître confie Iphicrate à Arlequin. b Modalités du pouvoir Le nom L'existence d'un être commence par son nom, reconnu par d'autres que lui. Lorsque Trivelin lui demande son nom, Arlequin est étonné et sa réponse rappelle son statut servile : «Est-ce mon nom que vous demandez ? [...]
[...] Arlequin Arlequin est le valet italien par excellence et on le reconnaît par son costume à carreaux multicolores, sa barbe noire, son masque et sa batte. Dans la commedia dell'arte, il est à la fois le meneur du jeu et le valet grotesque. Son jeu repose essentiellement sur les mimiques et les acrobaties. Dans la scène les didascalies résument le naturel et l'expressivité propres à Arlequin, qu'il assume ouvertement. L'esprit ludique et ironique est un trait caractéristique : il sous-tend aussi bien ses imitations burlesques que sa générosité finale. [...]
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