Ni le mot roman, ni le mot autobiographie n'apparaissent sur la 4ème de couverture, ni sous le titre. On sait seulement par une note de l'éditeur qu'il s'agit d'un cas vécu, particulièrement pénible. On apprend le prénom de son mari : Jean Pierre, on sait que la narratrice est née en Algérie, sa date de naissance semble pouvoir coïncider avec celle de l'auteur (1928), on sait que la narratrice fait des études de philosophie, qu'elle a trois enfants, qu'elle écrit. Renseignements qui concordent avec la biographie de Marie Cardinal. La dédicace du livre : « Au docteur qui m'a aidée à naître » renvoie également à une expérience vécue (...)
[...] Renseignements qui concordent avec la biographie de Marie Cardinal. La dédicace du livre : Au docteur qui m'a aidée à naître renvoie également à une expérience vécue. Néanmoins, si l'on compare le livre tel que nous le lisons et le projet que la narratrice évoque à la page 237, nous voyons que l'écriture à dû condenser l'expérience vécue, la mettre en forme pour qu'elle soit lisible. Il y a donc reconstruction du souvenir, élagage, sélection, organisation, et la narratrice emploie le mot roman : Pour le leur faire comprendre et pour aider ceux qui vivaient dans l'enfer où j'avais vécu, je promettais d'écrire un roman où je raconterais la guérison d'une femme qui me ressemblerait comme une sœur, sa naissance, sa lente mise au monde, son arrivée heureuse dans le jour et la nuit de la terre Parce que l'analyse cela ne peux pas s'écrire. [...]
[...] Notes sur les mots pour le dire (Marie Cardinal, 1975). Le Titre : Il renvoie à l'expérience de l'analyse. Le pronom personnel le sert à dénommer en creux la chose la folie, mais aussi la naissance et la reconstruction qui ont suivi l'analyse. Le titre renvoie aussi à l'expérience de l'écriture, les mots pour le dire sont aussi les mots pour écrire ce livre qui témoigne et transmet l'expérience vécue. Le Genre : Ni le mot roman, ni le mot autobiographie n'apparaissent sur la 4ème de couverture, ni sous le titre. [...]
[...] Le goût pour les mots. Une organisation du texte qui met en relief la construction de soi et la nécessité de se détacher du pouvoir de la mère. Différences. Le pacte autobiographique Sarraute refuse l'idée que l'on puisse avoir accès à l'inconscient. Elle parle de l'accès au subconscient, zone ou des sensations qui préexistent au langage sont enfouies. Cardinal, elle, croit que l'on peut avoir accès à l'inconscient, que celui-ci se manifeste, dans la maladie, dans les rêves, dans les résistances Néanmoins, les deux auteurs semblent s'accorder sur l'idée qu'un homme se définit par la somme de ses actes (théorie de Sartre), et que l'on peut lutter contre la fatalité. [...]
[...] Marie Cardinal fabrique donc un texte qui pourrait se désigner comme un roman autobiographique. Etapes du texte : 1. Découverte de soi Découverte de la langue Découverte de soi en tant qu'être social. Naissance à une dimension politique de soi. La narratrice prend conscience que son aliénation, sa peur est celle des femmes qui subissent le pouvoir de l'homme Réconciliation définitive avec soi même s'obtenant par la réconciliation avec la mère morte. Disparition de la haine, naissance de l'amour et du pardon. [...]
[...] Le texte suit ces étapes, il s'organise autour des séances chez l'analyste. La première période se concentre autour de ces séances ; en dehors d'elles, peu d'évocation du monde extérieur qui n'existe pas pour la narratrice totalement enclose dans sa maladie et qui s'accroche à ses séances comme à une bouée. Puis au fur et à mesure qu'elle va mieux, nous apprenons un peu de sa vie extérieure, jusqu'à ce que celle-ci occupe la majorité de l'espace du texte, les séances chez l'analyste devenant juste mentionnées et très résumées. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture