Le livre Hanna et ses filles peut être considéré comme une saga familiale. En effet, il nous raconte la vie de trois femmes, Hanna, la grand-mère ; Johanna, la mère et enfin Anna, la fille. L'histoire se déroule donc sur 3 générations, partant de la naissance d'Hanna en 1871 jusqu'à l'année 1987. 1 siècle dans la vie de ces femmes, mais aussi un siècle d'événements qui, involontairement, bousculent, entrent ou mettent leur grain de sel dans cette saga. Le livre se passe en grande majorité en Suède, soit à la campagne dans la région du Dalsland, près de la frontière norvégienne, soit dans la ville de Göteborg. Quelques rares passages se passent en Norvège, cela permet d'ailleurs de comprendre les relations entre ces deux pays d'Europe du Nord qui nous sont assez inconnus. On est d'un côté dans de nouveaux cadres de vie, des nouveaux paysages mais de l'autre côté, on suit des personnages qui ont à peu près la même culture, les mêmes mœurs que l'on peut avoir plus au sud de l'Europe occidentale.
Cette histoire est assez complexe : tout d'abord à cause de la durée sur laquelle elle s'étend, mais aussi du fait des très nombreux personnages et par sa forme originale. Il faut revenir sur ce dernier point : Hanna et ses filles est un livre constitué de 5 parties distinctes : l'introduction se passe en 1987 et le personnage principal de celle-ci est Anna ; dans la deuxième partie, nous sommes bercés de 1871 à 1964 avec la vie de la doyenne de cette famille originale qu'est Hanna. Ensuite, il y a un intermède où l'on est projeté en 1987 avec Anna ; puis de nouveau un retour un arrière avec la vie de Johanna, qui, si vous suivez bien, est la fille d'Hanna et la mère d'Anna. A noter d'ailleurs que cette quatrième et avant-dernière partie est écrite à la première personne, c'est Johanna qui raconte sa vie. Nous nous situons dans le temps entre 1902 et 1987. Enfin, dans l'épilogue, nous revenons en 1987 avec le personnage d'Anna, qui, finalement, revient plusieurs fois dans le livre car c'est elle le personnage clé de cette saga familiale. Je vais donc essayer de faire un résumé avec les faits les plus importants, faits qui nous permettent de cerner les questionnements importants sur les femmes et les enfants qui sont dans Hanna et ses filles.
[...] dit Hanna de sa petite fille lorsqu'on lui apprend que cette dernière va entrer au lycée (page 31). Même pour sa grand-mère, une fille n'est pas égale à un homme. Cela nous prouve bien à quel point les temps ont changé pour les femmes, mais aussi, et c'est encore plus inquiétant, à quel point les hommes ont réussi à faire passer leur discours machiste dans la société, à tel point que même la grand-mère pense que femmes et hommes ne sont pas égaux et ne doivent pas l'être. [...]
[...] À la suite de la mort de Rickard, son père Joël étrangle sa femme et se suicide. Hanna et John vont avoir d'autres enfants, John, tout d'abord, qui prend le nom de son père puis Erik et August par la suite. Hanna va perdre ses parents et, dans un contexte de crise entre la Norvège et la Suède de la fin du XIXe siècle, son fils chéri Ragnar part vivre chez sa tante Astrid, ce qui provoque beaucoup de tristesse à sa mère. [...]
[...] Les parents d'Hanna ne vont pas se plaindre. Ils acceptent le viol comme une fatalité, le violeur ne sera pas puni. Il y a là un grand changement par rapport à aujourd'hui, où le viol est justement considéré comme un crime, encore plus d'ailleurs quand il est commis sur une mineure. Dans le livre, on a même l'impression que c'est Hanna qui est fautive. Le violeur, Rickard, s'enfuit, mais revient quelques temps plus tard, comme si rien ne s'était passé et Hanna n'a rien à dire. [...]
[...] Johanna est donc à mi-chemin entre sa mère, qui travaillait dur en restant chez elle et sa fille qui va pouvoir bénéficier des changements de mentalité en devenant autonome. Anna ou la femme libre et active : Enfin, Anna est le symbole de la femme moderne, de la femme de la deuxième moitié du XXe siècle. Elle est autonome. Tout d'abord, contrairement à sa grand-mère Hanna, elle a eu le droit, au même titre des garçons, à faire des études prolongées. À quoi ça servirait ? C'est rien qu'une fille. Ça en fera une prétentieuse, et ça l'empêchera pas d'y passer comme les autres. [...]
[...] En Suède, qui est restée neutre pendant cette guerre, les femmes vont tout de même être entraînées dans ce phénomène extra-étatique. Il y a une révolte des femmes après des siècles de souffrance sans broncher. Il y évidemment, des personnes qui vont se battre concrètement, et c'est notamment ce que vont faire les associations militantes ou les syndicats en ce qui concerne le travail. Mais, au-delà de cela, le féminisme va toucher toutes les classes de la population. Les mouvements commencent en ville, mais vont assez rapidement arriver à se propager partout. [...]
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