Le premier volume d'"À la recherche du temps perdu", "Du côté de chez Swann", commence par la phrase : « longtemps je me suis couché de bonne heure ». Le héros se réveille et dans ce semi sommeil, il ne sait plus qui il est ni où il est. Il est un être à qui on a enlevé son être car il n'a ni mémoire, ni passé ; ainsi dépourvu de conscience il ne peut plus retrouver de certitudes en lui. On comprend que pour Proust la mort se trouve dans chaque instant puisqu'elle se loge dans chaque changement de l'être en faisant disparaître une partie de celui-ci.
Dans cette optique, Proust en vient à s'interroger sur les fondements de l'existence. C'est ce qui a pu faire dire à Georges Poulet qu'"À la recherche du temps perdu" est « le roman d'une existence à la recherche de son essence ».
[...] Elle ne cesse de vanter les mérites de ceux qui sont partis au front, mais lorsque l'un de ses protégés veut s'engager, elle cherche à le dissuader par tous les moyens le disant plus utile à l'arrière et dénigrant ceux qui combattent. Il faut donc que Marcel cherche ailleurs l'essence. B. La recherche de l'essence dans les autres Le protagoniste poursuit sa quête, s'il ne peut trouver l'essence au sein d'un groupe, il espère ensuite la découvrir au sein d'un unique être. C'est pour cela qu'au milieu du groupe de jeune fille, il choisit Albertine. [...]
[...] Mais Combray alors n'apparaît pas tel qu'il était lors de ce goûter, ou tel qu'il est actuellement, mais sous un visage différent, inconnu au héros, c'est Combray dans son essence. Le héros remonte donc à l'essence par une intuition synthétique, le souvenir. Mais cette approche se retrouve de deux façons dans le roman. La première est une perception des objets extérieurs par une sensation qui nous invite déjà à la dépasser et qui entraîne Marcel à mimer au fond de lui ce qu'il a ressenti. [...]
[...] En effet, on peut également supposer, comme l'a fait Léon Cellier, que La Recherche est un roman initiatique, ce qui revient à un héros qui cherche sa propre essence. Le roman de Proust est en effet fondamentalement une aventure spirituelle. Le narrateur fréquente le monde qui contient tous les vices de la nature humaine, à l'image des cercles infernaux de Dante. Il connaît l'isolement du futur initié, symbolisé par ses séjours en maison de santé. Pour lui le fait de se croire sans talent littéraire équivaut à la mort symbolique avant l'initiation. [...]
[...] Marcel Proust, "À la recherche du temps perdu" - "le roman d'une existence à la recherche de son essence" Introduction Le premier volume d'A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, débute par cette phrase : longtemps je me suis couché de bonne heure Le héros se réveille et dans ce semi-sommeil, il ne sait plus qui il est, ou où il est. Il est un être à qui on a enlevé son être car il n'a ni mémoire, ni passé ; ainsi dépourvu de conscience il ne peut plus retrouver de certitudes en lui. [...]
[...] Le héros, Marcel recherche d'abord l'essence de l'existence dans ce qu'il pense pouvoir observer avec le plus d'aisance : l'autre A. La recherche de l'essence dans les signes Passionné par la littérature et l'art en général, il ne pouvait qu'être attiré par les salons mondains, dont on vante le goût et la proximité avec les artistes. C'est avec difficulté qu'il parvint enfin à entrer dans un de ces salons, tout d'abord un médiocre, comme nous le dévoile Swann, celui de Mme Verdurin, puis un plus prestigieux et surtout plus intéressant, puisque la duchesse de Guermantes s'y rend, celui de Mme Villeparisis. [...]
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