Le narrateur s'éveille, et entend les bruits du dehors : "Ce fut du reste surtout de ma chambre que je perçus la vie extérieure pendant cette période". Tout le monde ignore pourquoi Marcel se tient ainsi cloîtré (4).
Ayant quitté Balbec, il vit à Paris avec Albertine, dont il cache la présence à tous (4). A son arrivée, les malles de celle-ci lui avaient d'ailleurs paru ressembler à des "cercueils" ! (7).
Etrangement, Marcel confesse que la présence d'Albertine chez lui, où il la tient presque séquestrée, ne le comble pas de joie : "La séparation d'avec ses amies réussissait à épargner à mon coeur de nouvelles souffrances" : sa présence apaise sa souffrance plus qu'elle ne lui procure de la joie (6). Il ne la trouve même plus belle et s'ennuie à ses côtés ! Marcel reçoit régulièrement des lettres de sa mère, qui cite sans cesse Mme de Sévigné (7), qui trouve bizarre qu'une jeune fille habite seule avec lui (...)
[...] Il aurait voulu prévenir Charlus de ce qu'il l'attendait, mais ne savait comment faire (279). Les paroles du baron sur Mlle de Vinteuil et son amie le font frémir (283) : elles semblent tout bonnement infréquentables ; songeant à Albertine, il confie : j'eus l'effroi qu'elle eût conçu le projet de me quitter ; or il ne peut concevoir une rupture, si elle survient dans un moment où il ne pourrait la supporter. Aussi conçoit-il un plan : le plus habile me parut de faire croire à Albertine que j'avais moi-même l'intention de la quitter, j'allais dès que je serais rentré simuler des adieux, une rupture (283). [...]
[...] Grâce à ce concert, il réalise qu'il existait autre chose, réalisable par l'art sans doute, que le néant que j'avais trouvé dans tous les plaisirs et dans l'amour même, et que si ma vie me semblait si vaine, du moins n'avait-elle pas tout accompli (251) Les invités prennent bientôt congé mais de Charlus seulement, Mme Verdurin restant totalement dans l'ombre (254).Charlus se permet même de la critiquer ouvertement (256 ; 263). La comédie sociale est toujours épinglée (ex : p. 259) ; le narrateur remarque que le triage est le principal souci de ceux qui donnent des fêtes. [...]
[...] Marcel apparaît tout autant prisonnier, dans la cage de son esprit, qu'Albertine dans son appartement (86). Ses constats sont pessimistes : On donne sa fortune, sa vie pour un être, et pourtant cet être, on sait bien qu'à dix ans d'intervalle, plus tôt ou plus tard, on lui refuserait cette fortune, on préférerait garder sa vie (89). Il estime qu'Albertine est menteuse par nature ; toujours il doit démêler la vérité. Le malheur de la jalousie est qu'elle voit bien plus que ne cache le mensonge, mais ne voit pas ce que cache la vérité (91). [...]
[...] C'est alors que le narrateur feint de lui proposer de rompre (328) ; il lui demande de se coucher et de partir dès le lendemain matin ; elle semble d'abord approuver Pourtant elle lui déclare : je ne tiens qu'à une seule personne, c'est à vous (329).En fait, Marcel fait prolonger la discussion et n'attend qu'une réconciliation (330). Malgré tous les mensonges d'Albertine, il peine toujours à considérer comme faux ses propos (332). S'il l'a menacée, ce soir-là, de la quitter, c'était par peur qu'elle ne désir une liberté qu'il craignait par-dessus tout (333). Mes paroles ne reflétaient donc nullement mes sentiments. [...]
[...] Toujours des rêves de partir à Venise et de se séparer d'Albertine dont les mensonges l'accablent. Si, au moment du coucher, Albertine ne lui rend pas son baiser, le narrateur est dépité, pleure toute la nuit (104) ; il semble falloir que la jeune fille lui cède à tout, comme un instrument (104). Il aime le sommeil d'Albertine, qui lui rend en quelque sorte son innocence (105) d'enfant. Description de la vie animée, au réveil du narrateur, dans les rues : cris des marchands en tous genres (107-110). [...]
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