C'est en 1728, que l'Abbé Prévost, se détachant quelque peu de la vie monacale entreprend l'écriture des Mémoires d'un homme de qualité contenant sept volumes qu'il achèvera en 1731. Il s'inspire de sa vie mouvementée dans laquelle il a connu l'exil, la prison, la passion, thèmes qui seront très souvent repris dans son oeuvre. Manon Lescaut, est un roman sentimental qui se trouve dans le septième et dernier volume et connaîtra un immense succès mais aussi fera scandale. Il traite d'un sujet très important au XVIIIe siècle : la passion. En effet, le chevalier des Grieux voué à une vie ecclésiastique tombe éperdument amoureux d'une jeune fille appelée Manon Lescaut. Sa passion va l'aveugler et le conduire à des actes profanes et irraisonnables qui le conduiront peu à peu vers la déchéance. L'extrait choisi se place dans la première partie du roman. Les deux jeunes amants ont fuit dans la capitale menant une vie au dessus de leurs moyens, et lorsque l'argent vient à manquer Manon trompe le chevalier avec un fermier général Mr B. Des Grieux l'apprend mais aveuglé par son amour il lui accorde le bénéfice du doute. Le soir même le chevalier est enlevé par trois des laquais de son père qui le ramène à Amiens. Ce texte présente donc des révélations douloureuses faite par le père qui représente la raison ainsi qu'une portée morale.
[...] Le non-respect du code d'honneur de la noblesse mène à la décadence. Le père est capable d'humour pour bien servir sa leçon de morale malgré le fait que Des Grieux le prenne pour de la cruauté car il est toujours aveuglé, rongé par la passion qui l'anime. III - La portée morale Une représentation des mœurs Manon Lescaut se situe sous le règne de Louis XIV et pendant la Régence. Il s'agit d'un roman de mœurs au sens où on l'entendait au XVIIIe siècle, c'est un roman dans lequel l'auteur examine les principes qui guident chaque catégorie sociale. [...]
[...] Il est content de pouvoir enfin parler de l'objet de ses pensées. L'adverbe mais marquant l'opposition montre le changement d'attitude qui va découler de l'allusion de son père sur Mr il écoute maintenant les objurgations car il veut enfin connaître la façon dont il a été enlevé et le rôle de Mr B dans l'affaire. Il se tait je demeurai interdit et se soumet à son père afin qu'il continue son récit avec l'utilisation de deux verbes marquant la supplication priai suppliai si instamment le chevalier implore son père de lui raconter la suite, il meurt d'envie de savoir ce qui a pu se produire. [...]
[...] A cette époque avoir la raison était une nécessité car elle discerne le Bien du mal, elle produit la sagesse. Dans ce passage le conflit entre passion et raison est parfaitement représenté entre le père et Mr B. Prévost rapproche l'amour à la société, à la morale, il a affirmé que son livre pourrait servir à l'instruction des mœurs. Son héros est impuissant à dominer la passion. Ce roman réaliste propose un enseignement moral et la constatation du redoutable pouvoir de la passion fatale et ses dégâts dans un cœur faible. [...]
[...] Il est aussi cruel que sensible, son sermon sert plus à ouvrir les yeux de son fils qu'à le punir. Sa pédagogie consiste à la caricature de la situation de Des Grieux et tente de lui faire comprendre que ses nobles sentiments ne sont pas adaptés à Manon. Il considère que son escapade est à présent terminée, qu'il a simplement agi comme un adolescent, je rappelle que lors de cet événement le Chevalier n'a que 17 ans. Il comprend l'égarement de son fils et il est prêt à lui pardonner à condition qu'il se remette dans le droit chemin. [...]
[...] Mais il montre aussi l'amour fou voire pathétique du chevalier pour Manon. Il est animé d'une passion qui profane les principes de respect et de valeur. Le père incarne alors la raison et il est l'une des solutions, l'un des remèdes, une des premières chances qui s'offre au chevalier pour retrouver son honneur. Malheureusement, la fatalité et ses choix dictés par son amour incontrôlé le mèneront vers son déclin. Edition de référence : Abbé Prévost, Manon Lescaut, Garnier Flammarion, Paris, 1995. [...]
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