1731, Manon Lescaut, Abbé Prévost, roman, nouvelle, XVIIIe siècle, Renoncour, narrateur, tragédie, comédie
Manon Lescaut est un roman inclassable qui présente plusieurs facettes, reflets des différentes déclinaisons du genre romanesque. Manon Lescaut relève de l'« histoire », présente dans les romans du XVIIe siècle, dans l'Astrée d'Honoré d'Urfé par exemple. L'« histoire véritable » remonte au Décaméron de Boccace (1350), à l'Heptaméron de Marguerite de Navarre (1559).
Manon Lescaut a également une dette envers les Nouvelles françaises de Segrais (1656) et les Illustres françaises de Robert Challe (1713).
Manon Lescaut relève aussi de la nouvelle, récit bref dont les personnages sont modernes qui a pris la place du roman-fleuve à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle.
[...] Les mots « fatal », « funeste », « malheureux » sont utilisés à de nombreuses reprises. Ce récit tragique reproduit le même schéma trois fois. Ces trois péripéties sont trois infidélités suivies de trois réconciliations. Et la mort intervient quand, enfin, l'amour est devenu parfait. Cependant, le roman comporte quelques pages de comédie : quand des Grieux se déguise en écolier, « frère de Manon » (les deux amants rient). UN ROMAN DE MŒURS PICARESQUE Manon Lescaut fait voir l'envers du décor social, la marginalité y occupe une place de choix. [...]
[...] La psychologie y a une grande place : le sentiment amoureux y est analysé. La colère et la raison alternent. La vision pessimiste de l'amour fait penser à Racine. L'amour cause le désordre. UN ROMAN D'APPRENTISSAGE Des Grieux, à travers ses épreuves, a perdu sa candeur initiale, le jeune homme fait son apprentissage amoureux et social. Tout jeune, il découvre l'amour qu'il développe de façon innocente dans la première partie. Il ne se repent pas d'avoir aimé Manon. Dans le premier état du texte, des Grieux se faisait religieux. [...]
[...] ] le ton de sa voix est un élément de pathétique » (H. Coulet). À la différence des Mémoires, des Grieux narrateur a un auditeur : le marquis de Renoncour. UN RÉCIT-CONFESSION Ce récit est une confession : des Grieux reconnaît ses erreurs, mais c'est aussi un plaidoyer pour lui-même, précédé d'un préambule justificatif. Dès la fin du XVII[e] siècle, le roman veut la vraisemblance : la rencontre de l'Homme de qualité avec des Grieux et l'assurance de n'avoir rien changé aux propos de des Grieux sont des artifices de convention. [...]
[...] Manon Lescaut - Antoine François Prévost (1731) - Les facettes du roman Manon Lescaut est un roman inclassable qui présente plusieurs facettes, reflets des différentes déclinaisons du genre romanesque. Manon Lescaut relève de l'« histoire », présente dans les romans du XVII[e] siècle, dans l'Astrée d'Honoré d'Urfé par exemple. L'«histoire véritable » remonte au Décaméron de Boccace (1350), à l'Heptaméron de Marguerite de Navarre (1559). Manon Lescaut a également une dette envers les Nouvelles françaises de Segrais (1656) et les Illustres françaises de Robert Challe (1713). [...]
[...] Comme dans le roman picaresque, des Grieux connaît des hauts et des bas et il tombe de plus en plus bas. Manon Lescaut est un roman de mœurs, représentatif de l'époque libertine du début du XVIII[e] siècle (fin du règne de Louis XIV). Le monde évoqué est le monde réel. Pourtant Prévost ne tombe pas dans le pittoresque. Certaines pages sont satiriques. UN ROMAN « CLASSIQUE » Le roman se caractérise par un tempo rapide et une grande concision : il n'y aucune vulgarité malgré la trivialité des situations : des euphémismes sont utilisés. [...]
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