Ces maladies transitoires dépendraient pour se développer d'un certain contexte. Dans la communauté scientifique on intitule ce contexte : les maladies socialement construites. Hacking se révolte contre ce terme qui se place dans une « simple dichotomie » en un débat entre réalité et construction. D'où sa métaphore niche écologique. La niche écologique contiendrait les conditions pour qu'existent ces maladies transitoires (...)
[...] Cet exemple amplifie aussi le sentiment temporel que véhicule la niche écologique. En effet, la maladie n'aurait pas pu être possible ou alors elle aurait sensiblement changé dans une société antérieure à internet. C'est aussi pour cela qu'il nous est si ardu de comprendre et nommer les maladies mentales transitoires antérieures à notre époque. On ne peut plus les comprendre n'étant plus dans ces mêmes conditions. C'est d'ailleurs pour cela que Hacking dans son livre traite la fugue pathologique de manière romancée, il raconte une histoire. [...]
[...] Dans la communauté scientifique on intitule ce contexte : les maladies socialement construites. Hacking se révolte contre ce terme qui se place dans une simple dichotomie en un débat entre réalité et construction. D'où sa métaphore niche écologique. La niche écologique contiendrait les conditions pour qu'existent ces maladies transitoires. Dans son livre, il prend l'exemple de fugueurs pathologiques, observée en France à la fin du XIXe siècle, appelée aussi «dromomanies ou encore migrateurs hystériques Certaines personnes seraient prisent d'une hystérie du voyage et ne pourraient qu'obéir à leur folie et partir sur les routes. [...]
[...] L'apotemnophilie est un phénomène récent, qui fleurit surtout grâce à l'Internet. Or, l'un des vecteurs essentiels d'une niche écologique est son observabilité. Dans le cas de l'épidémie de fugue, un puissant système de surveillance des vagabonds avait été mis en place à la fin du XIXe siècle ; dans le cas de la mini-épidémie d'apotemnophilie que nous observons aujourd'hui, c'est l'Internet qui assure l'observabilité. Sans l'Internet, le phénomène n'existerait sans doute pas, ou en tout cas n'aurait pas la même extension. [...]
[...] On ne peut comprendre la naissance du diagnostic que par la saisie de l'histoire de ces deux personnages. C'est ce duo cet homme et son médecin [ ] faits l'un pour l'autre antithétiques et pourtant parallèles qui décrit au mieux cette maladie mentale transitoire qu'est la fugue pathologique, et c'est aussi la notion de niche écologique qui est dans le même temps exposée. Car c'est par l'aventure de ces deux hommes et leurs destins liés qui met en scène la fugue pathologique et l'époque qui était la leur. [...]
[...] Dans le second chapitre Hacking pose la question de l'émergence d'une maladie mentale et de sa disparition subite. Alors se mêle un historique de diagnostics variés sur des fugueurs pathologiquement différents. Car le fait est que la niche écologique qui contient la fugue pathologique est à la fois temporelle mais géographique, Hacking parle de paradigme en référence à Kuhn, pour décrire ces successions de diagnostics et classifications. Epilepsie, hystérie, schizophrénie, les nominations se bousculent et le temps passe. Des branches de la psychologie sont détruites et d'autres sont crées ce qui explique comment aujourd'hui nous avons tant de mal à mettre un nom sur cette maladie. [...]
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