Maître et Serviteur, Léon Tolstoï, 1895, Le Messager du Nord, Posrednik, Andréich Brékhounov, Nikita, tempête, vent, froid
Maître et Serviteur est une nouvelle de Léon Tolstoï parue en 1895, initialement publié dans les revues russes Le Messager du Nord et le Posrednik. Tolstoï met en scène une histoire de mort dans les trois unités de temps, de lieu et d'action : ce drame se déroule en une journée, sur une route de campagne russe et conte une double relation entre maître et serviteur, c'est-à-dire à la fois entre Vassili Andréich Brékhounov et Nikita, mais aussi entre l'homme et la nature. La nouvelle débute lors d'une fin d'après-midi festive. Le riche Vassili, propriétaire terrien, décide de s'en aller pour le village voisin dans le but de faire affaire en achetant un bois à bas prix. Intéressé que par le profit, la réussite économique et l'argent en général, il ne peut attendre le jour suivant tant il craint que d'autres acheteurs profitent de l'occasion. Il prend alors la route avec son serviteur Nikita.
[...] Alors que la nuit tombe, le comportement du maître devient de plus en plus intolérable tandis que son serviteur fait toujours plus preuve d'humilité. C'est bien Nikita qui doit prendre les choses en main pour préparer la nuit : c'est lui qui protège le cheval et qui monte un signal pour attirer les passants. Le maître Vassili est passif, il ne fait rien pour la survie de l'équipée, mais profite tout de même de son statut social pour obtenir la meilleure place, dans le traineau, emmitouflé dans ses deux manteaux de fourrure. [...]
[...] Seul dans le froid, le vent et la neige, il vit une expérience effrayante, peut-être fantasmée, qui donne à la nature tout son mysticisme. II. Un froid rédempteur Lorsqu'il retrouve le traineau, Vassili Andréich n'est plus vraiment le même. Le lecteur se rend bien vite compte que l'expérience infernale qu'il vient de vivre l'a changée. Ses préoccupations cessent alors de se rapporter à sa seule personne et à son argent. Il commence par venir à son tour en aide au cheval en tentant de le réchauffer. Puis, il se rend compte que Nikita est mourant. [...]
[...] Aujourd'hui même si les acteurs seront un peu différents, lorsqu'un chef d'entreprise met sciemment ses employés en danger pour obtenir des gains de compétitivité, sommes-nous très loin de la question de Tolstoï ? N'y a-t-il pas quelque chose ayant trait à la valeur différentielle que ces personnes attribuent aux différentes catégories sociales d'êtres humains ? Vassili juge que sa survie est plus importante que celle de son serviteur, car lui possède un patrimoine et un statut qui donnerait à sa vie plus de valeur. Il n'hésite donc pas à prendre le cheval et abandonner Nikita à son sort pour s'assurer de sa survie. [...]
[...] Maintenant je sais. [ ] Et il sent qu'il est libre et que plus rien ne le retient En se sacrifiant pour sauver la vie de son serviteur, Vassili se sauve lui-même puisqu'il prend conscience de la valeur de la vie humaine, quelle que soit son origine sociale. Lorsqu'il dit, Nikita est vivant, cela veut donc dire que moi aussi c'est une façon de dire qu'il s'humanise et qu'il vit parce qu'il a sauvé la vie de son serviteur. C'est l'imminence de la mort qui lui fait comprendre le sens profond de la vie. [...]
[...] Le riche Vassili, propriétaire terrien, décide de s'en aller pour le village voisin dans le but de faire affaire en achetant un bois à bas prix. Intéressé que par le profit, la réussite économique et l'argent en général, il ne peut attendre le jour suivant tant il craint que d'autres acheteurs profitent de l'occasion. Il prend alors la route avec son serviteur Nikita. Très rapidement, ils sont pris dans une tempête : le vent, la neige, le froid les mènent à leur perte. L'hiver russe est renommé pour sa rudesse. [...]
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