Publiée et représentée pour la première fois en 1948, cette pièce de Jean-Paul Sartre a pour thème la lutte d'un parti communiste dans un état imaginaire d'Europe centrale, l'Illyrie, contre le nazisme. La pièce débute sur une conversation entre Olga, une jeune femme communiste, et Hugo, jeune bourgeois de 23 ans, lorsque ce dernier sort de prison. Puis rapidement l'action consiste en un retour en arrière lorsque Hugo explique les faits à Olga. Cette dernière devra alors juger si Hugo est ou non « récupérable » par le parti.
Hugo, depuis 1942, travaille au parti communiste, il est chargé du journal du parti et passe donc ses journées devant une machine à écrire à taper article après article. Mais au bout d'une année passée à ce poste, le personnage se montre désireux d'enfin abandonner son statut d'intellectuel pour entrer dans l'action « concrète ». Chose qui nécessairement ne lui sera pas des plus simples étant donné que venant d'une famille très bourgeoise, il dispose de peu de crédibilité auprès des membres du parti communiste révolutionnaire.
[...] Cette justification est d'ailleurs corroborée lorsqu'à la scène suivante Hugo expose à Louis, autre membre du parti, à quel type d'action il aimerait participer- en dépit d'un certain manque de savoir-faire : En Russie, à la fin de l'autre siècle, il y avait des types qui se plaçaient sur le passage d'un grand-duc, avec une bombe dans leur poche. La bombe éclatait, le grand-duc sautait, et le type aussi. Je peux faire ça. Hugo manifeste clairement ici son intérêt pour l'action, et pour l'agir en lui-même. Ainsi perçoit-on clairement en ce personnage les traits d'un jeune assoiffé d' Héroïsme, et c'est ainsi que Louis lui confie la mission du meurtre d'Hoederer un dirigeant dont la ligne politique d'alliance avec la bourgeoisie était jugée dangereuse par le parti . [...]
[...] Le fait est que j'ai tiré Hugo reconnaît là en quelque sorte la difficulté de l'action, son caractère imprévisible, et irréversible. Hoederer quant à lui représente l'image de l'homme pragmatique, celui qui n'a pas peur de se salir les mains en agissant Hoederer en total contraste avec Hugo représente l'homme qui n'a pas peur d'agir et qui emploie tous les moyens nécessaires à l'action. Il est celui pour qui la fin justifie les moyens Cela est notamment clairement exposé par ce dernier au cinquième tableau, scène III : Hugo : tous les moyens ne sont pas bons Hoederer : tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces (utiliser tous les moyens –dont le mensonge- pour supprimer les classes) Ainsi Hoederer montre-t-il à Hugo comment contrario, sa position est dictée , plus que par un désir réel d'efficacité politique, par une exigence abstraite et stérile de pureté. [...]
[...] Les Mains sales - Jean-Paul Sartre Publiée et représentée pour la première fois en 1948, cette pièce de Jean-Paul Sartre a pour thème la lutte d'un parti communiste dans un état imaginaire d'Europe centrale, l'Illyrie, contre le nazisme. La pièce débute sur une conversation entre Olga, une jeune femme communiste, et Hugo, jeune bourgeois de 23 ans, lorsque ce dernier sort de prison. Puis rapidement l'action consiste en un retour en arrière lorsque Hugo explique les faits à Olga. Cette dernière devra alors juger si Hugo est ou non récupérable par le parti. [...]
[...] Il voit donc en l'attitude d'Hugo, le reflet des difficultés d'un adolescent bourgeois pour passer à l'âge d'homme et rejoindre la lutte libératrice des révolutionnaires : Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur ! À quoi cela servira-t-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c'est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. [...]
[...] Hugo repousse à de nombreuses reprises son acte et se montre de plus en plus indécis : Si demain je n'ai pas tué, il faut que je disparaisse ou alors que j'aille les trouver et que je leur dise : faites de moi ce que vous voudrez. Si je tue (Il se cache un instant le visage avec la main.) Qu'est- ce qu'il faut que je fasse ? Puis, lorsque Hugo surprend Jessica un jour en train de séduire Hoederer, il n'hésite plus un seul instant et tire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture