I. Présentation
Machiavel appartient à notre imaginaire politique. Sur son nom on a fait le substantif machiavélisme et l'adjectif machiavélique. Ce qui relève de la pensée de Nicolas Machiavel est machiavélien.
Nous sommes tous devenus plus ou moins machiavélien, dans le domaine politique il nous a appris à renoncer à toute naïveté. Il ramène la réflexion politique du ciel des théories sur le territoire des réalités les moins idéalistes.
Sa pensée est attirante par ce qu'il fait preuve d'une grande lucidité : la politique est un art du complot, de l'efficacité. Il nous dit de manière définitive la violence du pouvoir et de la vie politique. La pensée machiavélienne introduit une rupture dans la philosophie politique traditionnelle qui nous vient de l'antiquité. Il écarte le pouvoir religieux.
La problématique majeure du Prince est : Comment arriver au pouvoir et s'y maintenir ?
Le Prince est un traité de politique active, traité de la praxis. Telle est la modernité et l'impasse de la pensée de Machiavel.
II. Le décor
A. La renaissance
La réflexion de machiavel s'inscrit dans une situation historique précise, ce moment est celui de la Renaissance : l'entrée dans les temps modernes. La Renaissance est un mouvement qui s'est emparée de toute l'Europe avec des mouvements communs ainsi que des différences.
Il y a une culture mourante : celle du Moyen Age et une renaissance culturelle. Celle ci se manifeste dans l'élite, les clercs. La renaissance c'est d'abord la relecture des oeuvres de l'Antiquité. Façon de s'émanciper de l'exclusivité de la culture chrétienne au Moyen Age, on renoue avec la culture païenne des grecs et des romains. Cette culture façonne les mentalités du XVIe. La Renaissance c'est l'écroulement définitif de l'édifice culturel et politique du Moyen Age et l'apparition de comportements nouveaux, de valeurs nouvelles. Le mot Etat entre dans le langage politique. Découverte de nouveaux continents « Notre monde vient d'en trouver un autre » pour Montaigne, découverte de l'imprimerie par Gutenberg, crise religieuse, découverte de l'intériorité par Montaigne, de l'univers par Copernic.
Ce qui anime l'homme de la Renaissance est la passion de chercher, de critiquer, de découvrir. On passe de l'ère de la contemplation religieuse à l'ère des découvertes et des techniques. (...)
[...] D'où le projet politique de Machiavel : créer l'unité italienne. Il est à la recherche de l'homme providentiel qui donne une forme à l'Italie. C. L'homme politique Dans cette Italie de la Renaissance, les ambitions politiques sont favorisées. L'individu libre est évidemment l'homme politique dont le modèle est César Borgia. C'est un personnage fascinant, une sorte d'homme politique accompli. C'est l'homme de toutes les jouissances charnelles, intellectuelles, politiques, esthétiques. Il faut voir dans cet homme l'homme l'émancipation de soi qui se fait par delà le bien et le mal. [...]
[...] Le Prince Machiavel I. Présentation Machiavel appartient à notre imaginaire politique. Sur son nom on a fait le substantif machiavélisme et l'adjectif machiavélique. Ce qui relève de la pensée de Nicolas Machiavel est machiavélien. Nous sommes tous devenus plus ou moins machiavélien, dans le domaine politique il nous a appris à renoncer à toute naïveté. Il ramène la réflexion politique du ciel des théories sur le territoire des réalités les moins idéalistes. Sa pensée est attirante par ce qu'il fait preuve d'une grande lucidité : la politique est un art du complot, de l'efficacité. [...]
[...] Qu'est ce que l'éthique de conviction ? C'est la morale à l'état pur, la morale sans compromis, l'impératif catégorique kantien par exemple. L'éthique de responsabilité, c'est pourvoir répondre de ses actes. Ethique liée à la praxis, du coté de l'action et des moyens qu'elle se donne : elle vise l'efficacité, du coté du principe de réalité. Le politique selon Weber et Machiavel doit répondre de l'efficacité de ses actes et non de la beauté de son âme. Il n'y a pas d'exercice du pouvoir qui ne connaissance une forme de désenchantement éthique. [...]
[...] La cruauté bien employée fait partie de l'ordre princier ni plus ni moins que la libéralité. Machiavel se place d'un point de vue technique par delà bien et mal. «Les hommes doivent être ou caressés ou écrasés il faut s'en tenir à la réalité des choses Il a compris la puissance de l'image et l'importance de l'opinion. Le prince doit se donner un visage humain, celui d'un bon prince et doit agir contrairement à cette apparence. Il faut que l'opinion soit trompée par son image. [...]
[...] L'histoire apporte un immense démenti à la morale en politique. Le machiavélisme est donc une rupture absolue par rapport au discours politique optimiste, de l'éthique politique, le négatif de l'utopie. Conclusion Il n'y a aucun ordre dans le monde, l'univers et l'histoire sont là sans aucune portée éthique et sont purement contingents. Par conséquent, il n'y a de place que pour la virtù qui séduit et violente la fortune. Finalement qu'est ce que le machiavélisme ? C'est la soumission des moyens aux fins. [...]
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