Le livre des Châtiments, publié à Paris en 1853 n'est sans doute pas aujourd'hui le plus, ni le mieux lu des livres de V. Hugo. Parce qu'il s'agit d'un texte au présent, qu'on ne sait plus les noms et qu'il n'y a rien de plus étranger à un présent qu ‘un autre présent.
Pourtant sa poésie engagée travaillant sur la vérité à pour charge de formuler, d'énoncer et de rendre possible.
En ce sens, la poésie telle que la définit ce livre est pratique de résistance puis de libération.
C'est une poésie cumulative, énumérative, de la petite à la grande unité, du vers au livre où le ton est celui du lyrisme prophétique.
Lux est en cela le dernier poème des Châtiments mais le premier grand poème messianique de V. Hugo qui célèbre l'inéluctable et totale victoire du Bien sur le Mal.
C'est pourquoi, en première partie nous verrons comment le poète évoque l'avenir lumineux puis nous étudierons les différentes images du poète et enfin nous montrerons comment V. Hugo fait communion avec les victimes et avec l'univers.
[...] On y retrouve la figure d'un prophète, d'un mage et d'un proscrit. A. Prophète Hugo aime à se dépeindre en prophète irrité Il parle au nom de Dieu et annonce ce qui va arriver : v Oh ! Voyez ! La nuit se dissipe. v Oui, je vous le déclare, oui, je vous le répète, Car le clairon redit ce que dit la trompette Mais il parle aussi en tant que conseillé : v Ne doutons pas ! Croyons ! Notamment grâce aux anaphores et aux impératifs, Hugo sait rester persuasif. [...]
[...] Hugo entre dans une tradition gréco-latine (notamment par toutes ses références à la mythologie) qui considère aussi le poète comme une sorte de devin, de prophète chargé par le biais du langage poétique, doué d'une fonction oraculaire, d'exprimer la volonté des dieux. Cette fonction retrouve avec Hugo une intensité nouvelle. Sous l'influence de Dieux, le poète parle la voix de l'idéal. Ainsi, le poète est représenté comme une colombe ou comme une étoile et chantera l'espoir d'un temps nouveau. B. [...]
[...] Hugo parle-t-il de Dieu ou de lui-même ? En effet, tout comme lui, Dieu est proscrit et laisse ce vide derrière lui, cette béance qui parle de son absence. Mais l'absence de Dieu ne signifie rien d'autre que le châtiment. Ici, il abandonne le châtiment qu'il a assez développé tout au long du recueil et préfère apporter la nouvelle aux Hommes car il annonce des temps nouveaux, ceux de la vérité et non plus de la force et du pouvoir qui, toujours, dénaturent l'Homme de quelque manière ; ce sont les penseurs qui conduisent, plus que les politiques et même les militants. [...]
[...] Ce que le Majestueux amour (v. 236) de Dieu pour les hommes mettra à mal, c'est non seulement la tyrannie, mais aussi toutes les formes d'oppression : il n'y aura plus de serf et plus de prolétaire ! (v. 234), et les hommes, sans maîtres (v. 244) retrouveront leur dignité plus fier v. 245). Cette revendication égalitaire fait écho aux idées socialistes de l'époque, et en particulier au christianisme évangélique dont certains théoriciens socialistes se réclament. La Fraternité ; 229) vers laquelle Hugo souhaite voir la société évoluer, est en effet une valeur chrétienne, à laquelle on peut donner une interprétation politique : désignant dans la Bible le sentiment qui unit les croyants, la Fraternité peut s'appliquer au lien unissant tous les Hommes, et du coup, susciter chez eux des sentiments de solidarité et de charité. [...]
[...] B. Une morale et un idéal politique L'idéal politique d'Hugo est clairement exposé comme étant un avenir où le progrès aurait toute sa place. Cette certitude de progrès vient de ce que l'avenir accomplit la volonté divine : le poète revendique la paternité de Dieu 230) pour cette nouvelle époque. La conviction que le règne du Bien doit s'accomplir est intimement liée, dans ce poème comme dans d'autres textes notamment Le Progrès calme et fort, à l'idée que Dieu finira nécessairement par triompher du Mal. [...]
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