La Fontaine, "Fables", "Le Loup et le Chien", I, 5 : commentaire
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En 1668, La Fontaine publie ses fables au dauphin alors âgé de 7 ans. Elles visent à donner sous une forme ludique et allégorique un enseignement moral. Cette fable appartient au premier recueil des Fables. Elle met en présence deux animaux qu'oppose leur situation respective : l'un est au service de l'homme tandis que l'autre est libre.
(...)
- Impératifs persuasifs ("quittez" v.15) et expressions ("cancres" v.17). - Argumentation s'appuie sur un tableau diptyque : . Peinture négative du sort d'aventurier pauvre du Loup à l'aide de termes péjoratifs ("misérables" v.16). . Peinture positive de son propre sort à l'aide d'un vocabulaire mélioratif ("meilleur destin" v.20). - Véritable "guide" du parfait animal domestique suivi de la récompense -> argumentation persuasive. - Efficacité se mesure à la tentation du Loup, à son acceptation et à ses pleurs qui ne correspondent guère à son tempérament de loup (...)
Sommaire
Introduction
I) Le récit animé II) Le dynamisme du dialogue et l'argumentation III) La leçon de la fable
Conclusion
Fable
Un Loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l'eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le Mâtin était de taille A se défendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. " Il ne tiendra qu'à vous beau sire, D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont misérables, Cancres, haires, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée : Tout à la pointe de l'épée. Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. " Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ? - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bâtons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, à son Maître complaire : Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons : Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. " Le Loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. " Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose. - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor." Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
Les Fables, Livre I
Introduction
I) Le récit animé II) Le dynamisme du dialogue et l'argumentation III) La leçon de la fable
Conclusion
Fable
Un Loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l'eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le Mâtin était de taille A se défendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. " Il ne tiendra qu'à vous beau sire, D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont misérables, Cancres, haires, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée : Tout à la pointe de l'épée. Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. " Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ? - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bâtons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, à son Maître complaire : Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons : Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. " Le Loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. " Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose. - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor." Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
Les Fables, Livre I
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Extraits
[...] - Véritable guide du parfait animal domestique suivi de la récompense ( argumentation persuasive. - Efficacité se mesure à la tentation du Loup, à son acceptation et à ses pleurs qui ne correspondent guère à son tempérament de loup. Le refus - Dialogue s'accélère au vers 33 ( nombreuses phrases interrogatives suivies de réponses brèves ( DRAMATISATION. - Mots mis en relief en fin de vers sont en opposition. - Enjambements v.37-38 et 38-39. - Chien minimise les inconvénients. - Refus catégorique du Loup : Utilisation du verbe vouloir Négation. [...]
[...] Elles visent à donner sous une forme ludique et allégorique un enseignement moral. Cette fable appartient au premier recueil des Fables. Elle met en présence deux animaux qu'oppose leur situation respective : l'un est au service de l'homme tandis que l'autre est libre. En quoi cet apologue propose une forme de délibération entre servitude confortable et liberté misérable ? Le récit animé Les étapes de la rencontre - Dosage savant d'accélération et de ralentissement : mise en place des circonstances accélérée par des verbes d'action, vocabulaire de combat dans les pensées du Loup, joute verbale, élément perturbateur, dialogue plus précipité. [...]
[...] - La Fontaine propose une alternative par le contraste entre les 2 animaux : l'esclavage (coup pelé) et la liberté (courir). - On devine une sympathie de La Fontaine pour le Loup car il est franc, pitoyable et présenté sous des traits inhabituels. Teneur de la morale - Liberté = valeur suprême mais impose des sacrifices. - Conclusion logique : mieux vaut vivre pauvre et libre que riche et soumis. - Bonheur = solitude éloignée de la société. Conclusion : Ce récit est animé, léger, narré avec habileté par le fabuliste et ne dois pas masquer l'essentiel. [...]