Ce document évoque d'abord la vie de Louis-Ferdinand Céline, avant de se pencher sur son oeuvre majeure, le "Voyage au bout de la nuit".
Extrait : "De vrai nom Louis Ferdinand Destouches, il utilise pour l'écriture le prénom de sa grand-mère, Céline, en nom de famille. Son père est un petit employé dans une compagnie d'assurance et sa mère possède une boutique de lingerie.
En 1897, sa mère fait faillite et la famille part s'installer à Paris où elle reprend une boutique de bazar.
En 1904, Céline perd sa grand-mère et en 1907 il passe son certificat d'études. Il décide alors de partir pour l'Angleterre puis pour l'Allemagne.
En 1912, alors qu'il n'a que 18 ans, il s'engage pour 3 ans au 12° régiment de cuirassier.
En 1914 Céline part à la guerre mais il sera rapidement blessé et paralysé au bras ; il est évacué au Val de Grâce, puis affecté au Consulat de Londres. Il y fréquente le milieu de la prostitution française et devient, à peu près, proxénète. Il se marie mais le mariage est caduc, puis il s'engage dans la gérance de plantation au Cameroun avec son ami Millon. Là bas il tombe malade, victime de « troubles qui rendent nécessaire son évacuation en France ». Il devient ensuite plus ou moins journaliste au journal Eureka. Il travaille de nouveau avec Million pour la cause de la tuberculose au sein de la Fondation Roquefeler, ils soutiennent plusieurs conférences. A Rennes, il rencontre le docteur Follet et se fiance avec sa fille Edith. Mais Follet ne veut pas de cette union si son gendre ne devient pas médecin ; Destouches passe alors son bac, s'inscrit en médecine et épouse Edith. "
[...] [ ] Croyez-moi : le monde est drôle, la mort est drôle ; et c'est pour ça que mes livres sont drôles, et qu'au fond je suis gai Puis apparaissent trois détestables pamphlets antisémites : Bagatelles pour un massacre (1937), Les Beaux draps (1941) et L'École des cadavres (1939) : Je veux pas faire la guerre pour Hitler, moi je le dis, mais je veux pas la faire contre lui, pour les Juifs On a beau me salader à bloc, c'est bien les Juifs et eux seulement, qui nous poussent aux mitrailleuses Il aime pas les Juifs Hitler, moi non plus Y a pas de quoi se frapper pour si peu C'est pas un crime qu'ils vous répugnent Je les répugne bien moi, intouchable ! . Les Juifs à Jérusalem, un peu plus bas sur le Niger, ne me gênent pas ! ils ne me gênent pas du tout ! . Je leur rends moi tout leur Congo ! toute leur Afrique ! Le Liberia, je la connais, leur République nègre, ça ressemble foutrement à Moscou. [...]
[...] Les rares adultes capables de montrer que l'humanité n'est pas complètement pourrie (le sergent Alcidel et la bonne l'admirable Molly font de courtes apparitions. Le roman s'ouvre sur un quatrain, la Chanson des gardes suisses, et cette épigraphe correspond à l'à propos qui suit. Céline dévoila déjà la thématique du voyage et de la nuit ainsi que certains éléments de sa vision du monde : Ciel où rien ne luit (qui nous rappelle la formule des Fleurs du Mal, le ciel, couvercle noir Pas de Dieu et pas d'espoir, le voyage semble aller de la vie vers la mort, prédominance de l'imagination (récurrence du terme et de ses dérivés). [...]
[...] (Bagatelles pour un massacre) Pour la Deuxième Guerre mondiale, Céline est réformé, il s'annonce antidreyfusard et profondément antisémite. De 1941 à 1943, il collabore sous Vichy. En 1944, il part avec sa femme pour le Danemark pour récupérer l'argent qu'il avait placé avant la guerre, il doit donc passer par l'Allemagne mise à feu et à sang, se réfugie dans la petite ville où Pétain et son gouvernement se cachent et devient son médecin personnel (cf. D'un château l'autre). En 1945, il arrive à Copenhague alors qu'un mandat d'arrêt est lancé contre lui à Paris, il sera arrêté et incarcéré pendant 14 mois, il est ensuite amnistié. [...]
[...] On pourrait qualifier l'écriture célinienne d'écriture impressionniste. En effet, il essaye de restituer dans le récit les éléments dans l'ordre dans lequel ils apparaissent au personnage. La description suit la chronologie des sensations (souvent par des énumérations), les phrases découpent donc les sensations au fur et à mesure qu'elles apparaissent dans l'esprit de celui qui les a écrits. Selon Céline, l'énumération permet de traduire l'émotion du langage parlé : il faut inventer une déstructuration de la phrase que l'énumération permet par l'impression de vivacité, de spontanéité et de désordre qu'elle implique. [...]
[...] L'attitude de Bardamu Ce qui gêne le plus le lecteur dans le personnage de Bardamu est sans doute la neutralité dont il fait part lors d'évènements atroces ou de scènes pitoyables. La mort est toujours décrite sans pitié, en toute objectivité : les morts ne sont que de la viande hommes, bêtes et choses sont tous dans l'ordre de la matière, sans distinction particulière pour les humains. Bardamu reste donc passif face aux ignominies auxquels il assiste : l'épisode du troc entre l'homme au Corocoro, la maltraitance de deux parents sur leur fille Bardamu ne se révolte jamais, ni ne juge, il se rend donc complice des humiliations ou des morts de certains personnages, capable de voir, mais pas de s'organiser contre. [...]
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