[...]
Tout d'abord, Laurence Louër donne la définition du chiisme aux pages 16 et 17, expliquant qu'il s'agit d'un "mouvement légitimiste" où les Imams sont issus de la lignée d'Ali, dans laquelle "le prophète Mahomet a désigné explicitement ses successeurs" (page 16), et précisant qu'elle limitera l'analyse "aux mouvements chiites dits "duodécimains"" (page 16), aux douze Imams. De fait, sont alors écartés "les courants chiites minoritaires, comme le zaydisme, l'ismaélisme, l'alaouitisme et le druzisme" (page 16), chose suffit à l'auteure pour exclure la Syrie et le Yémen, comme elle le montre page 17, du fait de la faible pénétration dans ces pays. Pourtant elle évoque tout de même le régime syrien concernant le réseau shiraziste à la page 62.
Bien sûr, il ne s'agit que d'une partie introductive et le chiisme est abordé de façon bien plus complète par la suite, avec une première partie consacrée au clergé seul, principale distinction vis-à-vis des sunnites dont "l'islam politique [...], s'est au départ construit en opposition à l'establishment religieux" (page 19). Elle justifie en outre le choix de ce sujet en première partie comme nécessaire pour aborder l'histoire de l'islamisme chiite, qu'on ne peut comprendre "sans passer par une analyse du fonctionnement de l'institution cléricale (la hawza) et, en particulier, de l'autorité religieuse (la marja 'iyya)" (page 19). Les termes caractéristiques au sujet, transcrits de façon simplifiée donc, sont présents en italiques et explicités tout au long du livre. Historiquement, "les oulémas chiites ont eu tendance à se rassembler dans des territoires où le pouvoir califal s'exerçait mal" (page 20) ou "se sont aussi naturellement établis au sein de territoires placés sous la souveraineté de dynasties chiites" (page 21). Aux mêmes pages elle explique également comment furent désignés les oulémas au fil du temps. Ceux-ci sont réunis au Conseil islamique des oulémas qui a comme principal objectif de "préserver l'indépendance de l'institution chiite face au gouvernement" (page 52). Enfin, au Moyen-Orient, l' "absence [...] de la catégorie chiite dans le recensement" (page 66) rend difficile l'estimation de la proportion de chiites (...)
[...] Ses travaux portent sur les politiques de l'identité et les questions d'ethnicité au Moyen-Orient. Elle travaille également sur les politiques sociales et de l'emploi dans les monarchies du Golfe. Tout d'abord, Laurence Louër donne la définition du chiisme aux pages 16 et 17, expliquant qu'il s'agit d'un mouvement légitimiste où les Imams sont issus de la lignée d'Ali, dans laquelle le prophète Mahomet a désigné explicitement ses successeurs (page et précisant qu'elle limitera l'analyse aux mouvements chiites dits duodécimains (page aux douze Imams. [...]
[...] Les termes caractéristiques au sujet, transcrits de façon simplifiée donc, sont présents en italiques et explicités tout au long du livre. Historiquement, les oulémas chiites ont eu tendance à se rassembler dans des territoires où le pouvoir califal s'exerçait mal (page 20) ou se sont aussi naturellement établis au sein de territoires placés sous la souveraineté de dynasties chiites (page 21). Aux mêmes pages elle explique également comment furent désignés les oulémas au fil du temps. Ceux-ci sont réunis au Conseil islamique des oulémas qui a comme principal objectif de préserver l'indépendance de l'institution chiite face au gouvernement (page 52). [...]
[...] Laurence Louër présente un état de la question chiite dans son introduction. Elle présente un cadre large des zones de peuplement chiite à la page 14 du monde arabe à l'Asie centrale en passant par l'Inde qu'elle différencie des mouvements islamistes chiites. C'est qu'aussi, dans la partie concernant les réseaux transnationaux, elle évoque par exemple le réseau shiraziste disposant aujourd'hui de têtes de ponts en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique de l'Est, en Asie centrale et en Océanie (page 67). [...]
[...] Concernant l'Iran, Laurence Louër estime que les source abondent (page 75) sur le sujet et qu'elle choisira un angle d'approche permettant d'analyser les conséquences à long terme de l'établissement de la République islamique d'Iran sur la mouvance islamiste chiite, en Iran même, mais surtout dans les pays évoqués dans les chapitres précédents (page 75). C'est en fait là que réside la thèse de l'auteure: détruire la vision dualiste de l'islam chiite selon qu'il soit arabe où iranien, précisant en introduction que le choix que nous avons fait ici de restreindre l'analyse au monde arabe ne signifie pas que nous valions ce type de catégorisation. [...]
[...] Cet ouvrage entre totalement dans la question au programme du CAPES géographie des conflits On y trouve non seulement les conflits religieux (par exemple dans la murja'iyya) expliquant les rivalités politiques (on peut citer le cas d'al-Da'wa) de la région mais aussi les conflits financiers avec par exemple le cas des pétromonarchies. Le titre de l'ouvrage est largement justifié quand on voit comment l'échelle et les termes chiisme et politique sont indissociables. L'apport, toujours par rapport au programme, est une capacité de discernement plus nette des enjeux sous-jacents à la géopolitique de la région, mais aussi, grâce aux pistes données en conclusion, des anticipations face à l'avenir. [...]
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