Sénégalaise, née en 1929, Mariama Bâ, est orpheline de sa mère et reçoit dans son enfance l'éducation traditionnelle et pieuse de ses grands parents. Quelques années plus tard son père qui était ministre de la Santé et une directrice d'école l'encourageront à poursuivre ses études et passer le concours de L'école Normale.
Mariama Bâ est institutrice pendant 12 ans. Elle a 9 enfants, divorce et se remarie, et s'engage dans le militantisme associatif. Elle lutte contre les castes, la polygamie, réclame l'éducation pour tous et des droits véritables pour les femmes.
Elle décède de maladie en 1981, c'est-à-dire 2 ans après la publication de son roman une si longue lettre et la veille de la publication de son second : le Chant écarlate. C'est d'ailleurs avec seulement ces deux livres qu'elle s'est imposée comme une voix incontournable de la littérature africaine.
Le roman épistolaire une si long lettre exprime la portée de l'ouvrage et les messages que veut faire passer l'auteur dés la première lettre. Nous sommes au Sénégal, et le point de départ est la mort de son mari Madou Fall. Cette longue lettre à son amie est donc une sorte de prétexte pour peindre sa vision de la société, et tout le militantisme qu'elle porte en elle-même. La polygamie, la lutte contre les castes, l'éducation, les droits de la femme et l'islamisme sont les questions essentielles qui sont posées dans cet ouvrage.
[...] Pour elles, non, c'est la nature des choses et la volonté du Coran. Quoi de plus naturel aussi de voir sur un vol Paris-Dakar, Paris-Karachi, ou bien d'autres lignes, des groupes de femmes suivant un homme. D'un regard de jeunes garçons, nous nous interrogeons et nous demandons pourquoi. La première fois fut vers l'age de 5ou 6 et nous amenèrent à nous poser de nombreuses interrogations et même à en questionner les parents. Pourquoi cet homme a-t-il plusieurs dames qui le suivent, elle ne semblent pas être ses filles pourtant ? [...]
[...] En nous baladons dans les environs de Saly, nous pouvons constater ce phénomène aussi bien qu'à Dakar. Des images reviennent à nos mémoires, des femmes ou 5 avec un homme. Elles, toutes habillées en couleurs, ces couleurs chaudes des tenues africaines, lui plus sobrement. La polygamie est donc bien là et nous avons pu le constater de nos propres yeux. Quoi de plus naturel aussi que de voir ces groupes de femmes vaquer aux taches de la maison et de faire comme si le fait d'être plusieurs femmes pour un seul homme était naturel. [...]
[...] D'ailleurs la polygamie est l'institution islamique la plus critiquée par les femmes intellectuelles et le mouvement féministe, bien entendu. Telle qu'elle est souvent pratiquée la polygamie semblerait profiter aux hommes. Elle devient plus complexe dans les pays musulmans comme le Sénégal, carrefour de brassage et de rencontres des cultures et des civilisations : négro-africaine, occidentale et arabo-islamique. Cette complexité se manifeste clairement à travers la pensée de Bâ, dont une si longue lettre a embrassé plusieurs domaines de la vie, en relation avec l'Islam. L'Islam a autorisé la polygamie quand elle devient un besoin voire une demande sociale. [...]
[...] Juillet 2002, île de Gorée Toile de Corogo Supplément : Lors de la distribution de la liste le nom de Mariama Bâ avait attiré notre attention. Nous avions comme une impression de déjà vu mais nous étions incapable d'établir la moindre relation. Néanmoins nous nous sommes fiés à notre première intuition suivant un "feeling" de déjà vu. Lors de la lecture de ce roman épistolaire et autobiographique nous avons compris qui était Bâ. C était donc elle, cette femme qui s'était battue pour l'éducation en Afrique et plus précisément au Sénégal. [...]
[...] nous ne pouvons pas résister à la loi impérieuse qui demande à l'homme de se vêtir et manger. Les mêmes lois contraignent les hommes à d'autres respects. Je dit l' homme pour faire ressortir le coté bestial de notre instinct Ramatoulaey avertira plus tard sa fille que la découverte des moyens de contraception ne doit pas nous amener à la réalisation sans encombre de nos désirs et instincts. C'est avec de la maîtrise de soi, son habilité de raisonner, de choisir, son pouvoir à l'attachement, que l'individu se distingue lui-même des animaux. [...]
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