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Marie Loison-Lerustre ne souhaite pas étudier les sans domicile fixe pour en faire une monographie en répondant aux questions "qui, combien, comment vivent-ils, comment deviennent-ils SDF ?". En revanche l'auteur s'intéresse ici à la façon dont la société perçoit les SDF, les représentations sociales autour des sans domicile fixe.
Le résultat principal de son étude montre que les SDF sont stigmatisés du fait de leur absence de logement, leur apparence, leur statut social et leur absence de sédentarité. Ils entrainent à la fois une fascination, un dégout, une peur, une compassion, une pitié etc. Mais généralement ils provoquent surtout de l'hostilité du fait de cet imaginaire collectif. Il y a donc à la fois des sentiments positifs mais qui deviennent négatifs quand les SDF représentent une menace pour la tranquillité sociale, une menace de l'ordre social et de la salubrité publics ; ils sont alors disqualifiés. Et généralement ce cas se présente quand les SDF sont visibles et proches de l'habitation. Donc l'auteur a un point d'éclairage spécifique sur la question des SDF qui est celle de la question du rejet social.
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Marie Loison-Leruste mène des entretiens semi-directifs auprès des personnes vivant dans deux rues spécifiques de Paris, à proximité d'un centre d'hébergement d'urgence. Elle mène ces entretiens avec treize hommes et dix-huit femmes, âgés entre 23 et 88 ans. Elle va aussi réaliser une monographie de ces deux rues parisiennes par observation non-participante et participante, ainsi que grâce à un recueil de divers documents.
Elle cherche à mieux comprendre les personnes SDF qui adoptent une attitude de rejet à l'égard des centres d'hébergement d'urgence et leurs usagers. Ils ne représentent pas la majorité des SDF mais ce sont eux qui incarnent les ambiguïtés et les paradoxes de l'ensemble des discours sociaux et comportements sociaux des personnes non SDF (...)
[...] Donc l'auteur a un point d'éclairage spécifique sur la question des SDF qui est celle de la question du rejet social. Méthodologie d'enquête. Marie Loison-Leruste mène des entretiens semi-directifs auprès des personnes vivant dans deux rues spécifiques de Paris, à proximité d'un centre d'hébergement d'urgence. Elle mène ces entretiens avec treize hommes et dix-huit femmes, âgés entre 23 et 88 ans. Elle va aussi réaliser une monographie de ces deux rues parisiennes par observation non-participante et participante, ainsi que grâce à un recueil de divers documents. [...]
[...] Il y a l'inquiétude de ne pas pouvoir s'en différencier, d'être menacé dans son identité. Cette crainte laisse place à des stratégies de protection. Par exemple, une habitante plante des magnolias : pour elle ces arbres délimitent spatialement une frontière avec les SDF qui est aussi une frontière sociale. Un fait sociologique prend souvent une forme spatiale. La différence est dans l'opposition entre les deux parties qui se trouvent des deux côtés de la frontière. On veut affirmer sa différence, se distinguer socialement. [...]
[...] Il s'agit d'une attitude protectionniste et tactique, d'oppositions adoptées par des groupes locaux d'habitants pour faire face à un changement qui n'est pas le bienvenu dans leur quartier. Les centres sont des équipements nuisibles et à la fois nécessaires, mais pas près de chez eux : not in my backyard pas dans mon jardin. Certains nombre de facteurs jouent un rôle dans l'apparition d'un éventuel conflit NIMBY (not in my backyard) : la proximité géographique du centre avec le quartier, les caractéristiques des destinataires des projets, la structure sociale du quartier hôte et la nature de l'installation du centre. [...]
[...] Il y a une ambiguïté qui renvoie aux questions de solidarité et de rejet social. La tolérance ne renvoie pas seulement au processus de socialisation des individus mais plutôt aux situations d'interaction au cours desquelles on voit s'affronter les représentations sociales de la pauvreté. Ce qui détermine l'action de l'individu, c'est moins le type d'individu qu'il représente que la situation à laquelle il est confronté. Cela nous permet d'interroger ces notions de solidarité et de rejet social, d'altruisme et d'égoïsme. [...]
[...] Tout cela représente des nuisances perceptibles qui aggravent ce sentiment d'insécurité et de perte de la moralité. Les SDF ont une réputation de dangerosité et d'imprévisibilité du fait de ces nuisances produites par leur apparence physique et leurs comportements antisociaux. Ils sont bien souvent assimilés aux alcooliques, drogués, anciens délinquants. Les habitants du quartier que Marie Loison-Lerustre a observé, ont écrit de nombreuses lettres de doléances pour exprimer la crainte qu'ils ont vis à vis pour la qualité de l'environnement et du cadre de vie. [...]
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