Dans les années 1960, aux Etats-Unis notamment, la question du postcolonialisme intègre les universités grâce aux étudiants issus de l'immigration qui commencent à se poser des questions sur leur histoire. Au niveau littéraire, le postcolonialisme renvoie aux littératures naissant dans un contexte marqué par la colonisation, y compris pendant l'époque coloniale. En France, cette théorie n'est pas encore une notion claire. Cela provient du terme flou que l'on nomme « francophonie ». Cette notion fait référence à une diversité géographique pluriculturelle organisée autour de la langue française. Du point de vue littéraire, la critique francophone doit situer l'œuvre dans son contexte de production et doit éveiller le lecteur sur la différence entre la littérature francophone et la littérature étrangère traduite.
Le livre Littératures francophones et théorie postcoloniale de J.M. Moura, après avoir étudié les perspectives francophones et postcoloniales aux chapitres 1 et 2, nous montre en quoi ces deux notions « s'éclairent mutuellement » et «pourraient renouveler l'étude des lettres d'expression française.» Pour cela, J.M. Moura entreprend de nous tracer ce qu'il appelle « Les voies d'une philologie nouvelle » au chapitre 3 ; puis il étudie le rapport à la langue dans ces littératures francophones postcoloniales dans le chapitre 4 ainsi que la poétique de ces littératures émergentes au chapitre 5. Enfin, il nous montre au chapitre 6 intitulé «Pour une théorie postcoloniale francophone » quelles sont les nouvelles approches théoriques ainsi que l'apport de ces études dans le monde contemporain.
[...] Fanon en 1961, des œuvres engagées telles qu'Une saison au Congo d'A. Césaire La critique postcoloniale va étudier les relations entre une œuvre résistant au colonialisme et le système dans lequel elle est produite et qui tend à nier son originalité. Le thème principal de ces œuvres sera alors celui du colonisé déchiré entre deux mondes : pour l'écrivain autochtone, ce sera le monde de la tradition littéraire française et celui de ces origines culturelles. La position des écrivains postcoloniaux ressemble pour ainsi dire à celle des classiques français qui imitaient les anciens pour légitimer leurs œuvres, mais avec une volonté de transgresser ces normes pour créer, ici, un nouveau champ littéraire non européen. [...]
[...] Les critiques littéraires et postcoloniales doivent étudier les faits historiques et sociologiques qui entourent la genèse de l‘œuvre. Pour cela en ce qui concerne la littérature francophone postcoloniale, les principales sources d'études sont les documents et archives qui ont permis d'asseoir l'autorité coloniale française telle que les traités politiques, les carnets, les lettres destinées aux pays On trouve aussi des romans coloniaux qui confortent et justifient la mission civilisatrice dans les pays colonisés et des œuvres dites exotiques en ce qu'elles donnent des images connues, liées aux récits de voyage coloniaux. [...]
[...] Nous avons donc vu que le champ littéraire francophone reste encore à définir. Mais cette définition, du fait de la relation entre littérature et actualité, est mouvante, toujours en construction. Il en va alors de même pour la critique postcoloniale qui doit prendre en considération ces mouvances, mais aussi l'actualité socioculturelle, politique Ainsi, l'importance de la langue, des thèmes et des enjeux de la littérature francophone reste indéniablement liée aux enjeux de la théorie postcoloniale que sont l'abolition d'un européocentrisme culturel et littéraire ainsi que la reconnaissance d'une nouvelle littérature, une Littérature Monde hybride. [...]
[...] Ses idéaux se brisant contre les épreuves, Georges accepte de prendre la tête d'une révolte des nègres pour abolir l'esclavage et instaurer l'indépendance à l'instar de St Domingue. De nombreux personnages étrangers prennent part à l'action tels qu'Antonio le Malais, Miko-Miko le Chinois, Nazim l'esclave musulman, les Anglais (nouveaux colonisateurs), les français Ainsi, il serait intéressant de voir comment un auteur français du XIXe siècle, et dans le cas de Dumas mulâtre, s'interroge déjà) sur les problèmes tant investis par les auteurs postcoloniaux. [...]
[...] Ainsi, la critique postcoloniale rencontre les études féminines pour créer une interdisciplinarité au sein même de l'étude littéraire. Pour J.M. Moura, les études postcoloniales permettent un autre regard sur la francophonie et sur la critique postcoloniale elle-même. En effet, l'insistance sur les aspects socioculturels fait ressortir une idéologie trop globale de la francophonie tout en dégageant des ensembles littéraires francophones plus réduits. Ainsi, selon lui, on assistera probablement à la scission de cette critique en deux branches : une approche comparatiste et une analyse plus particularisante. À cela, J.M. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture