La Prose du monde est un manuscrit inachevé de Merleau–Ponty, dont la rédaction a été interrompue par l'écriture d'un autre ouvrage (Le visible et l'invisible) qui correspondait à l'exécution d'un projet consistant à réformer sa philosophie, mais qui n'a pu lui-même être achevé à cause de la mort prématurée de l'auteur.
La prose du monde, qui à l'origine devait s'intituler Introduction à la prose du monde, présente la pensée de l'auteur sous la forme d'une interrogation en utilisant un style qui questionne, dépassant par là une pensée systématique telle qu'elle a pu lui être inspirée par Hegel dans d' autres ouvrages. Ce style interrogatif est une manière de mettre sa pensée à l'épreuve de l'expression, et l'utilisation dans le titre même du mot « prose » suggère ici l'utilisation d'une forme particulière de poésie pour exposer une théorie de la vérité dans le prolongement de La phénoménologie de la perception, comme il est rappelé dans l'introduction de Claude Lefort. En effet, dans un rapport que Merleau Ponty a rédigé en 1951 pour son élection au Collège de France, il indique être prêt à réévaluer la question de la vérité en interrogeant à nouveau l'origine réelle de la connaissance et le rapport qu'elle entretient avec la perception. Cette théorie de la vérité qu'il se propose de réévaluer amène la nécessité pour lui de fonder une théorie de l'intersubjectivité sur un fondement philosophique. Il tente alors d'effectuer une description concrète de la dimension intersubjective comme cadre de phénoménalisation de la vérité car l'analyse de la relation linguistique fait apparaître une modalité de la relation intersubjective et le conduit à opérer une réforme ontologique.
La prose du monde se penche donc sur le problème de l'expression et du langage en structurant sa réflexion sur la base d'analyse du statut de l'expression à l'œuvre dans la littérature, les sciences, l'histoire, la philosophie, l'intersubjectivité.
La littérature apparaît tout au long du livre car elle lui permet de comparer sa fonction spécifique d'expression avec d'autres formes d'expressions que sont la peinture, les sciences exactes, l'histoire et la philosophie. Mais c'est surtout en comparaison avec l'œuvre pictural que l'analyse de la littérature prend tout son sens, et lui permet d'élaborer une critique du parallèle entre ces deux arts. Il débute donc par l'analyse du langage à travers l'expression dans la littérature, puisque celle-ci manifeste sa fonction la plus complexe. Son style interrogatif et ouvert l'amène alors à adhérer dans un premier temps à l'analogie propre à son époque qui traite le tableau comme un livre, la peinture comme la littérature, pour finalement la dépasser en s'attachant à mettre en évidence la spécificité du pouvoir expressif de la littérature, qui en tant que représentant du langage dépasse les autres formes d'expressions.
[...] Mais l'auteur entraîne presque insensiblement le lecteur vers un dépassement de ce sens commun, il introduit dans l'esprit du lecteur sa propre pensée, qui devient sienne : le livre est comme un appareil à créer des significations (p20). Le livre prend possession du lecteur. Il y a donc un processus qui débute par l'apport du langage parlé par le lecteur (i.e. masse de signe établis à signification disponible) nécessaire pour commencer la lecture. Puis, c'est le langage parlant qui est comme une interpellation qui transfigure l'arrangement des signes et des significations pour créer une signification nouvelle. Par conséquent, le langage de l'auteur lui-même devient alors acquis, il devient lui aussi un instrument disponible. [...]
[...] La littérature dans La Prose Du Monde, de Merleau Ponty La Prose du monde est un manuscrit inachevé de Merleau–Ponty, dont la rédaction a été interrompue par l'écriture d'un autre ouvrage (Le visible et l'invisible) qui correspondait à l'exécution d'un projet consistant à réformer sa philosophie, mais qui n'a pu lui-même être achevé à cause de la mort prématurée de l'auteur. La prose du monde, qui à l'origine devait s'intituler Introduction à la prose du monde, présente la pensée de l'auteur sous la forme d'une interrogation en utilisant un style qui questionne, dépassant par là une pensée systématique telle qu'elle a pu lui être inspirée par Hegel dans d' autres ouvrages. [...]
[...] Il débute donc par l'analyse du langage à travers l'expression dans la littérature, puisque celle-ci manifeste sa fonction la plus complexe. Son style interrogatif et ouvert l'amène alors à adhérer dans un premier temps à l'analogie propre à son époque qui traite le tableau comme un livre, la peinture comme la littérature, pour finalement la dépasser en s'attachant à mettre en évidence la spécificité du pouvoir expressif de la littérature, qui en tant que représentant du langage dépasse les autres formes d'expressions. [...]
[...] Il commence donc par reconnaître que le parallèle entre la peinture est le langage, qui est communément admis à son époque, est légitime. Si l'on admet que l'opération expressive en peinture comme en littérature consiste à transposer une expérience perçue par l'auteur en matière ou en langage et de la manifester à l'aide de couleurs, toiles, ou de syntaxes, mots, tournures, alors on peut traiter la peinture comme un langage. Autrement dit, cette idée de l'expression créatrice moderne envisage l'expression comme une transmutation du sens en signification par les peintres et les écrivains. [...]
[...] Mais dans ce cas-là, la réflexion sur le langage nous montre qu'on ne peut comprendre que ce que l'on sait déjà : les messages nous font simplement actualiser ce que l'on savait déjà, c'est comme si il n'y avait pas de langage car les messages ne portent rien en eux-mêmes. Or, ce n'est pas l'expérience du langage qu'ont les hommes : quand ils vivent le langage, ils préfèrent croire à la communication, et donc à la littérature. Cependant, Merleau-Ponty se place à l'encontre de cette croyance. Certes, le langage est une fonction générale de communication, mais il n'est pas un simple outil au service du sens. Autrement dit, il ne se limite pas à exprimer des significations déjà établies par la culture en utilisant des signes convenus. [...]
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