Lire le romantisme, Jacques Bony, lire, comprendre, interpréter les oeuvres issues du romantisme français, James MacPherson, racine et Shakespeare, Stendhal, Cromwell, drame romantique, Victor Cousin, poésie, Baudelaire
Jacques Bony (1932-2015) est un spécialiste de Gérard de Nerval (Le Récit nervalien, José Corti, 1990, L'Esthétique de Nerval, SEDES, 1997) et du romantisme (Études nervaliennes et romantiques, Presses universitaires, 1984, Lire le romantisme, Dunod, 1992, qui fait l'objet de notre étude). L'ouvrage s'articule autour du problème qu'il y a de nos jours à lire, comprendre et interpréter les œuvres issues du romantisme français (1802-1869). Bien que le terme soit employé au singulier, il offre des visages pluriels, de Stendhal à Nerval, en passant par Hugo et Musset. Il s'agit donc de contextualiser par l'histoire politique et artistique ce mouvement littéraire pour le lecteur contemporain.
[...] Lire le romantisme a aussi ceci d'original qu'il montre que les auteurs dits réalistes (tels Balzac ou Flaubert) peuvent dans une certaine mesure être envisagés comme romantiques. Il a permis d'enrichir le débat critique. Pensons à l'article « Pour en finir avec les petits romantiques » de Jean- Luc Steinmetz (Revue d'histoire littéraire de France, volume 105, 2004) qui reprend explicitement l'expression « petits romantiques » et la met en question, ou encore à l'article « Romanesque et romantique dans « Mémoires de deux jeunes mariées » et « Modeste mignon » » de Mireille Labouret qui utilise cette grille de lecture pour analyser les récits balzaciens (L'Année balzacienne, 2000). [...]
[...] Le premier aurait été Racine et Shakespeare de Stendhal (1823). Il y défend l'idée de liberté dans l'art. Le romantisme doit s'ériger contre le classicisme et ses carcans : Stendhal refuse la règle des trois unités qui lui paraît superficielle et prône un théâtre en prose. « Être romantique, écrit-il, c'est dédaigner les filiations consacrées, transgresser les interdits formels, ignorer les poétiques qui oppriment l'esprit et brident le génie ( ). » Il apparaît dès lors paradoxal de vouloir borner le romantisme à un manifeste, lui qui s'affirme dans la liberté. [...]
[...] L'ouvrage s'articule autour du problème qu'il y a de nos jours à lire, comprendre et interpréter les œuvres issues du « romantisme » français (1802-1869). Bien que le terme soit employé au singulier, il offre des visages pluriels, de Stendhal à Nerval, en passant par Hugo et Musset. Il s'agit donc de contextualiser par l'histoire politique et artistique ce mouvement littéraire pour le lecteur contemporain. I. Définition du romantisme Il s'agit d'abord de définir le romantisme. A. Difficultés liées à la définition Or, l'idée d'une définition se heurte à plusieurs difficultés. [...]
[...] Le romantisme se veut ainsi dans l'air de son temps : « témoin ou héritier des grands bouleversements de l'Histoire, l'homme romantique se sent étroitement lié à son temps, coupé du passé par une fracture irrémédiable, il est l'homme en situation » Cela ne signifie pas qu'il ne s'intéresse pas à ce passé perdu, qui permet de mettre en perspective à une autre époque une situation présente. Les auteurs romantiques ont un goût pour les recherches historiques et anthropologiques ainsi que pour le folklore et la mythologie. Le symbole précurseur en est James MacPherson et sa supercherie à propos de la traduction des poèmes gaéliques du barde Ossian, renvoyant à la mythologie germanique. [...]
[...] Jacques Bony les distingue des « grands romantiques » dont les propos sont davantage utilitaristes. Il convient donc d'analyser leurs positions. Lamartine veut une poésie moderne au dessein universel qui soit « raison chantée » : « À côté de cette destinée philosophique rationnelle, politique, sociale, de la poésie à venir, elle a une destinée nouvelle à accomplir, elle doit suivre la pente des institutions et de la presse, elle doit se faire peuple et devenir populaire comme la religion, la raison et la philosophie. » (Des destinées de la poésie) Victor Hugo est un écrivain engagé : « L'Art pour l'Art peut être beau, mais l'art pour le progrès est plus beau encore. » (William Shakespeare, 1864.) Il se veut prophète (Odes, 1922) et mène parallèlement à l'écriture un combat politique. [...]
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