« Je ne sais pas si je vous ai dit que ce livre était un roman. Du moins, c'est encore du roman que cela s'écarte le moins », écrit Proust dans sa correspondance. Il a donc conscience de l'originalité de son œuvre, et de la distance entre cette œuvre nouvelle et l'horizon d'attente. Le public de 1913, en effet, apprécie encore beaucoup les romans du XIX° siècle et les aspirations romantiques.
Du côté de chez Swann est un roman philosophique. Proust rencontre des difficultés à trouver un éditeur. Il a en effet une réputation de mondain, héritée de son premier ouvrage, Les plaisirs et les jours, publié en 1896. La NRF refuse donc de publier Du côté de chez Swann ; finalement Grasset accepte de l'éditer. Le public visé sont les intellectuels, et tous ceux qui constatent un épuisement des formes romanesques du XIX° siècle.
L'ouverture de ce premier volume de la Recherche fait l'objet de dix-sept versions différentes. C'est un véritable roman cubiste : on combine les éléments à l'infini dans une monstrueuse flexibilité.
[...] La technique du roman 1. Pour un nouveau roman : Proust hésitait à définir le genre de son œuvre. Finalement, il revivifie le genre du roman de l'intérieur en sapant les fondements du roman traditionnel (personnages, événements, récit). Son but est d'enregistrer ce qu'on apprend, de trouver le sens de ce qui est et non de raconter ce qui arrive. Il respecte l'itinéraire du roman d'apprentissage ; cependant, il ne s'agit pas d'un monde à conquérir, mais bien plutôt d'apparences à élucider. [...]
[...] Le côté de chez Swann : le bipolarisme des promenades de la famille prend une signification pour la vie intérieure du héros. Le côté de chez Swann et le côté de Guermantes sont opposés géographiquement et exclusifs l'un de l'autre, mais ils ont en commun d'être opposés à la chambre. Ils placent l'univers de l'enfant sous le signe de l'inaccessible, puisque chaque côté est tellement typé, qu'être dans l'un, c'est être absent de l'autre La haie d'aubépines : elle longe le parc de Tansonville. [...]
[...] La NRF refuse donc de publier Du côté de chez Swann ; finalement Grasset accepte de l'éditer. Le public visé sont les intellectuels, et tous ceux qui constatent un épuisement des formes romanesques du XIX° siècle L'édition : un travail de montage. L'ouverture de ce premier volume de la Recherche fait l'objet de dix-sept versions différentes. C'est un véritable roman cubiste : on combine les éléments à l'infini dans une monstrueuse flexibilité. II. Les premiers lecteurs 1. Démesure et chaos : la composition de ce premier volume est complexe, et Proust en est conscient : Je crains que ce livre apparaisse comme une suite de digressions. [...]
[...] Mais, le fait de se tromper et de reconnaître son erreur, c'est déjà se trouver près de la vérité. Le héros gravit l'échelle de la vocation, en passant de l'architecture au théâtre, puis la sculpture, la peinture, la musique et la littérature L'expérience de la mémoire : il s'agit de sonder son passé pour approfondir le sens de la vie. L'intelligence déforme le souvenir, alors que la mémoire involontaire surmonte l'obstacle de l'imagination et permet de revivre poétiquement ce qu'on a pu vivre avec indifférence. [...]
[...] L'œuvre est donc classée comme difficile, et soumise aux influences de la philosophie de Bergson, cousin de Proust Premiers gages de succès : le premier tirage en 1913 est vite épuisé. L.Daudet écrit : il apparaîtra comme une extraordinaire manifestation de l'intelligence au siècle L'œuvre et l'auteur I. L'écho lointain d'une vie 1. Le roman familial : le père de Proust se nomme Adrien Proust ; d'origine modeste, il est devenu, grâce à une bourse d'Etat, un grand médecin hygiéniste et épidémiologiste. Dans ses études, il conclut que la vie mondaine est la principale cause de neurasthénie. [...]
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