Bien que ce soit Cécile de Volange qui ouvre le roman, le lecteur se rend vite compte que c'est le personnage de Merteuil qui va dominer l'action dans ce récit. D'ailleurs, le fait qu'une lettre de Mme de Merteuil enchaîne une lettre de Cécile de Volange permet déjà de noter les contrastes saisissants entre ces deux personnages antithétiques.
En effet, la première lettre de Cécile témoigne d'une certaine naïveté et d'un esprit très enfantin. Au contraire, la lettre suivante écrite par Merteuil présente un être de projet qui manipule facilement les autres (...)
[...] Mais la marquise fait également profiter de son savoir aux autres en corrigeant leurs défauts de style. Dans la lettre 105, elle critique le style trop sincère des lettres de Cécile vous dites tout ce que vous pensez, et rien de ce que vous ne pensez pas Au contraire, elle reproche à Danceny de ne pas être assez sincère dans ses lettres et de déguiser la pensée qu'il exprime Ce paradoxe montre bien que Merteuil s'adapte toujours à ses destinataires. [...]
[...] La relation entre les deux héros en est donc d'autant plus ambiguë . Comme leurs principes libertins les obligent à porter un masque, le lecteur ne peut pas savoir quels sentiments animent ces deux personnages. D. La lettre 81, véritable autobiographie de Mme de Merteuil En colère après la lettre maritale que lui envoie Valmont, Mme de Merteuil réplique avec la lettre 81 qui se révèle être une véritable autobiographie. Jamais la marquise ne s'est autant dévoilée et c'est d'ailleurs le seul personnage du roman dont on connaît le passé. [...]
[...] De son côté, Merteuil poursuit sa liaison avec le Chevalier Danceny. Valmont décide alors de détourner Danceny de cette liaison en le rapprochant à nouveau de Cécile. Valmont pique alors l'amour propre de la marquise en lui rappelant que Danceny aime toujours Cécile. D'ailleurs, il le lui prouve en organisant une rencontre entre Cécile et Danceny un soir où ce dernier devait retrouver Merteuil. La relation entre les deux héros passe de la complicité à la haine. Valmont lance alors un ultimatum à la marquise dans la lettre 153 je serai votre Amant ou votre ennemi La marquise répond simplement au bas de la lettre hé bien ! [...]
[...] Cette lettre permet donc de mieux cerner le personnage de Merteuil et de comprendre ses principes. Elle donne également une épaisseur biographique au personnage qui encore une fois la rend supérieure aux autres. En avance sur la société de son temps, Merteuil est née pour venger [son] sexe contre la domination masculine. Finalement, ce personnage n'est pas seulement un être machiavélique qui se plaît à faire le mal au point d'en devenir presque inhumain, mais c'est aussi un être de révolte. [...]
[...] Mme de Merteuil, qui voulait en faire une libertine, se trouve fortement déçue. Bien que sensuelle, Cécile n'a en aucun cas la capacité d'analyse et de réflexion. Peut-être aussi que la marquise méprise Cécile car elle voit en elle une rivale après l'engouement que témoigne Valmont quand il parle d'elle (lettre 110) cette enfant est réellement séduisante Dans la lettre 113, elle écrit je ne suis pas jalouse d'elle mais le lecteur comprend que c'est faux. Cécile est aussi une rivale de Merteuil dans la mesure où cette dernière, pour rendre Valmont jaloux, a entrepris une liaison avec le chevalier Danceny qu'elle veut ravir à cette petite imbécile de Volange On ressent un esprit de compétition avec Cécile lorsque la marquise dit : J'espère qu'il se trompe en croyant l'aimer : elle est si loin de le mériter Cette liaison avec Danceny n'est pas du tout du goût de Valmont et n'arrange pas leurs relations. [...]
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