Avant de publier son œuvre majeure, Laclos a déjà à son actif deux opéras-comiques, La Matrone et Ernestine, écrits à Besançon, dont le second joué à La Comédie italienne en 1777 connaît un échec cuisant. Des pièces dédiées à des femmes, des poèmes, des éloges, paraissent dans des revues. En 1781, Laclos demande un congé de six mois qu'il obtient pour parachever son roman épistolaire entamé en 1778. L'ouvrage paraît en avril 1782 et connaît un succès tel que, dès le premier mois, il faut rééditer deux mille nouveaux exemplaires.
La Préface du rédacteur fait de ce dernier le simple éditeur d'une Correspondance qu'il a « été chargé de mettre en ordre ». Ce pacte de non-fiction est un topos de la littérature épistolaire (cf. les Lettres de Montesquieu, 1721). Il fait écho à la fin du livre ou la correspondance des personnages est « remise » par Danceny à Mme de Rosemonde mais il entre en contradiction avec l'Avertissement de l'éditeur qui affirme que ce « n'est qu'un roman ».
[...] Mise en garde contre Valmont, par Mme de Volanges, Mme de Tourvel refuse d'abréger son séjour et fait un témoignage avantageux du vicomte. Défiée de lui octroyer ses faveurs, Mme de Merteuil accepte mais seulement si Valmont conquiert Mme de Tourvel et qu'il lui en donne une preuve écrite de sa main. Grâce à une entreprise charitable, occasionnée par la surveillance dont il était l'objet, Valmont touche le cœur de sa belle dévote et lui dévoile ses sentiments. Elle fuit, résiste, il lui écrit. Elle lui demande de partir. [...]
[...] Valmont envoie à Mme de Tourvel une lettre de rupture, soufflée par la marquise. Terrassée, la Présidente se retire dans un couvent ou sa santé s'altère. Valmont n'en obtient pas pour autant les faveurs de la marquise qui préfère les donner à Danceny. Les deux libertins se déclarent la guerre. Valmont remet Danceny dans le sillage de Cécile, qui a entre-temps fait une fausse-couche. Mme de Merteuil révèle à ce dernier la perfidie de Valmont. Danceny le provoque en duel et le blesse mortellement. Avant de s'éteindre, Valmont lui confie toute sa correspondance. [...]
[...] Cécile refuse de livrer sa clef. Danceny à qui Valmont avait écrit intervient pour qu'elle accepte. Valmont pénètre chez elle de nuit et y prend la place de Danceny. Cécile, bouleversée, lui refuse l'accès le soir suivant, mais les conseils de Mme de Merteuil ont raison de sa résistance et Valmont peut se livrer à un catéchisme de débauche qui le console du peu de progrès accompli auprès de Mme de Tourvel. Toutefois, il ne profite pas de l'occasion qui lui livre celle-ci, prête à succomber. [...]
[...] Mme de Volanges Vous me parlez de sa rare candeur: oh oui, la candeur de Valmont doit être en effet très rare. Encore plus faux et dangereux qu'il n'est aimable et séduisant, jamais depuis sa plus grande jeunesse, il n'a fait un pas ou dit une parole sans avoir un projet, et jamais il n'eut un projet qui ne fût malhonnête ou criminel (lettre 9). Mme de Rosemonde L'homme jouit du bonheur qu'il ressent, et la femme de celui qu'elle procure (lettre 130). [...]
[...] Il est suivi dans la mort par Mme de Tourvel. Mme de Merteuil est démasquée et conspuée. La petite vérole et la perte d'un procès important parachèvent sa déchéance: défigurée, borgne et ruinée, elle fuit, marquée par un éternel opprobre. III- Jugements critiques En un mot, l'auteur des Liaisons dangereuses a déféré au tribunal de la vertu la plupart de ces hommes du jour qui à l'abri de leurs noms, de leurs richesses, jouissent avec une effronterie scandaleuse de l'impunité, et répandent partout la contradiction de leurs mœurs perverses; sans contredit ces peintures ont leur utilité L'Année littéraire C'est en qualité de femme, Monsieur, de Française, de patriote zélée, que j'ai senti mon cœur blessé du caractère de Mme de Merteuil ( ) Vous prétendez aimer les femmes? [...]
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