Auteur français du XIXe siècle et chef de file du
romantisme, Victor Hugo écrit très tôt ses premiers vers. Mais il ne se limite pas au genre poétique puisqu'il s'adonne par la suite également à l'écriture de romans (Notre Dame de Paris 1831), de pièces de théâtre (Ruy Blas 1838), etc. Etudes littéraires, essais, ce poète de talent aura vraiment marqué la littérature française. Mais, entre 1821 et 1843, les malheurs s'abattent sur Hugo, qui perd tour à tour sa mère, son père, un 1er enfant âgé de quelques mois, son frère et sa fille Léopoldine (1843) dont il apprend la noyade dans un journal. Dans sa lettre à Juliette Drouet, sa maîtresse, datée du 21 mai 1844, soit huit mois après le drame de Villequier qui lui a arraché sa fille adorée, Hugo a visiblement du mal à se remettre de ce décès pour le moins inattendu. Il semble que sa maîtresse lui ait écrit une lettre pour avoir de ses nouvelles, ou peut-être également lui demander ce qu'il en était de leur amour… un silence semblait s'être instauré après le décès de sa fille, et il est compréhensible que le poète ait cherché un certain isolement après ce drame… La lettre du 21 mai 1844 : « Tu mérites le ciel » se présente donc comme une réponse aux angoisses de sa maîtresse, la lettre se veut rassurante. Comment Hugo parvient-il à dresser un portrait élogieux de la femme aimée à travers la lettre qu'il lui adresse pour exprimer ses sentiments ? C'est ce que nous essaierons de comprendre, en faisant ressortir dans un premier temps le fait qu'il s'agit d'une lettre d'amour, et en étudiant plus particulièrement la relation entre les épistoliers ainsi que le motif de l'écriture. Dans un second temps il sera question des sentiments qui s'entremêlent dans cette lettre : l'amour fusionnel et la reconnaissance. Pour finir, nous étudierons le portrait de la femme aimée en nous basant sur l'éloge qui en est faite, ainsi que le désir de l'émetteur de la faire accéder au bonheur, à la sanctification…
[...] La nuit (l.10) dans laquelle il a été plongé suite à ce décès ne peut s'éclaircir que par la lumière (l.12) apporté par Juliette Drouet. Les oppositions de longtemps (l.7) et maintenant (l.7) ainsi que tu as été (l.7) au passé composé et tu es (l.7) au présent, prouvent que sa maîtresse est à ses côtés depuis bien longtemps Depuis plus de onze ans l.2), qu'elle a su lui apporter sa joie durant de nombreuses années et qu'à présent elle sait le consoler. [...]
[...] Deuxièmement, il considère que cette femme, étant donné la quantité de ses qualités et son apparente absence de défauts, mérite d'être heureuse et bien plus que ça mérite le ciel (l.20). Sois heureuse comme tu es bénie ! Sois heureuse comme tu es bonne ! Sois heureuse comme tu es aimée ! lui dit-il en une anaphore plus qu'expressive, aux lignes 17-18. On note dans ces quelques phrases l'utilisation de l'impératif, également présent en de nombreux endroits de la lettre : Lis vois va (l.14), aie (l.17), Ecarte (l.19). [...]
[...] Quoi qu'il en soit, la réponse d'Hugo se veut rassurante ! Il va donc entreprendre d'exprimer ses sentiments à sa maîtresse dans la lettre, sûrement pour chasser ses inquiétudes. Mais ses sentiments semblent osciller entre amour fusionnel et reconnaissance, ce qui n'est pas tout à fait la même chose ! Pour commencer, le sentiment qui perce est un sentiment amoureux, mais contrairement à la lettre de Napoléon à Joséphine, qui exprimait un amour passionné et charnel, la lettre d'Hugo évoque un amour fusionnel, voir spirituel. [...]
[...] Lettre de Victor Hugo à Juliette Drouet (1844) Auteur français du XIXe siècle et chef de file du romantisme, Victor Hugo écrit très tôt ses premiers vers. Mais il ne se limite pas au genre poétique puisqu'il s'adonne par la suite également à l'écriture de romans (Notre Dame de Paris 1831), de pièces de théâtre (Ruy Blas 1838), etc. Etudes littéraires, essais, ce poète de talent aura vraiment marqué la littérature française. Mais, entre 1821 et 1843, les malheurs s'abattent sur Hugo, qui perd tour à tour sa mère, son père, un 1er enfant âgé de quelques mois, son frère et sa fille Léopoldine (1843) dont il apprend la noyade dans un journal. [...]
[...] On se doute donc que V. Hugo ne s'est probablement pas remis de cette disparition. Sa maîtresse lui écrit-elle pour avoir de ses nouvelles, après une éventuelle absence de communication entre eux depuis un certain temps ? S'inquiète-t-elle pour Hugo, qui ne va vraisemblablement pas bien ? C'est du moins ce que laisse présumer la présence du champ lexical du malheur dans la lettre : les termes nuit (l.10), pauvre (l.13) et surtout deuil qui a deux occurrences l.10 et 16, montrent le mal-être de l'émetteur. [...]
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