Roman condamné au XIXe siècle pour outrage aux bonnes moeurs (seul Stendhal semble l'apprécier qui en aime la sécheresse aiguë et l'analyse) jusqu'à ce que les Goncourt et Baudelaire (qui y voit un document pré-révolutionnaire et un livre de moraliste peignant « le mal se connaissant ») s'y intéressent. Pour Gide, c'est un « manuel de la débauche », pour Giraudoux, il contient la cruauté racinienne de l'analyse aidée par une technique méthodique (« Racine aidé par Vauban »).
Une vie à plusieurs pistes
Les armes
Vocation militaire contrariée par sa petite noblesse et par l'état de paix... Vie de garnison à Strasbourg, Grenoble, Besançon, La Rochelle où il fréquente les élites intellectuelles. C'est un réformateur aux côtés de son chef Montalembert mais échec de ses théories (...)
[...] Leur sexualité est désincarnée par l'intelligence. [...]
[...] Un réseau de correspondances La forme du roman est consubstantielle d'une société où l'on est jamais seul, où l'on ne vit que par et pour des liaisons la lettre est l'ultime recours aux relations humaines, elle surmonte les obstacles entre les êtres. Valmont et Mme de Merteuil ne se rencontrent qu'une seule fois, à cause de la vie parisienne bousculée. L'issue du roman est constituée par la production et la circulation de lettres, leur révélation suffit à dénouer l'action et leur circulation rend possible le roman. Elles sont écrites posément. L'authenticité apparente de ces lettres est due à leur respect des usages de l'époque. [...]
[...] Le style de Laclos Chaque personnage a son style, mais quel est celui de Laclos ? Il emploie les ressources des anciennes rhétoriques avec une grande variété de moyens qui lui permet de prendre le ton convenant à chaque personnage. L'originalité de son style serait une parfaite souplesse. Il pastiche certains styles (à l'instar de Valmont) comme celui des deux vieilles moralisantes ou Cécile Le style de Valmont est celui d'une dépréciation ironique avec un fond de sérieux, de gravité. [...]
[...] Il ne songe qu'à séduire des femmes. Le séducteur séduit L'application de ces principes c'est la méthode un appareil de calculs (métaphores militaires) une pureté de méthode Valmont, CXXV). L'art de séduire Valmont détourne vers le mal en exerçant l'attrait du bien. Il n'y a pas vraiment de règles pour cette méthode qui se joue par intuition et adresse, avec parfois des échecs (Cécile qui lui ferme sa porte, Tourvel qui s'enfuit à Paris ) mais il ne se décourage pas, il continue, cynique et souple. [...]
[...] Bonapartiste, il reprend du service et part pour l'Italie où il meurt de maladie. LES LIAISONS DANGEREUSES Le dessein de Laclos Laclos est un homme à projet, comme Valmont. Sa préface expose les visées moralisatrices de son œuvre. [ ] dévoiler les moyens qu'emploient ceux qui ont [des mœurs] mauvais pour corrompre ceux qui en ont besoin. L'éditeur dans l'avertissement précise que ce n'est qu'un roman Le rédacteur dans la préface montre la responsabilité morale. Le titre est une mise en garde : il conçoit le roman selon une pensée de moraliste. [...]
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