Commentaire de Français niveau Lycée sur Le peigne cassé, extrait du recueil Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau.
[...] Quand elle revint les prendre, il s'en trouva un dont tout un côté de dents était brisé. A qui s'en prendre de ce dégât? Personne autre que moi n'était entré dans la chambre. On m'interroge: je nie d'avoir touché le peigne. M. et mademoiselle Lambercier se réunissent, m'exhortent, me pressent, me menacent: je persiste avec opiniâtreté; mais la conviction était trop forte, elle l'emporta sur toutes mes protestations, quoique ce fût la première fois qu'on m'eût trouvé tant d'audace à mentir. [...]
[...] Nous verrons ici en quoi cet évènement, raconté ici, constitue un mythe fondateur dans la vie de cet auteur. Axes Nous étudierons en premier lieu, le récit de l'incident, en second lieu l'appréciation du je adulte et enfin la conséquence de cette injustice : un paradis perdu. Cette étude suit l'évolution du texte. Plan 1. Le récit de l'incident Un texte narratif Temporalité : il y a un début un jour un milieu et une fin enfin Cadre spatio-temporel important : un jour la chambre contiguë à la cuisine Imparfait : j'étudiais (pour l'arrière plan) et passé simple : revint (pour l'évènement principal), et aussi présent de narration. [...]
[...] L'idée qu'il se faisait de la justice a été bouleversée et cet épisode en soi peu important lui apparaît comme un véritable drame Conséquence de l'injustice : un paradis perdu Pour Rousseau, la sérénité enfantine est la conséquence du bonheur pur, et seul un enfant peut jouir d'un tel bonheur. La conséquence majeure de l'incident est la fin de l'enfance qui apparaît alors comme la destruction de l'état paradisiaque. L'injustice est vue ici comme une étape obligatoire pour la bonne constitution d'un individu. [...]
[...] Qu'on se figure un caractère timide et docile dans la vie ordinaire, mais ardent, fier, indomptable dans les passions; un enfant toujours gouverné par la voix de la raison, toujours traité avec douceur, équité, complaisance, qui n'avait pas même l'idée de l'injustice, et qui pour la première fois en éprouve une si terrible de la part précisément des gens qu'il chérit et qu'il respecte le plus : quel renversement d'idées! Quel désordre de sentiments! Quel bouleversement dans son coeur, dans sa cervelle, dans tout son petit être intelligent et moral! Je dis qu'on s'imagine tout cela, s'il est possible; car pour moi je ne me sens pas capable de démêler, de suivre la moindre trace de ce qui se passait alors en moi. [...]
[...] Rousseau est un philosophe du siècle des Lumières du 18ème siècle, qui diffère des autres. En effet, c'est un autodidacte, il a une pensée originale, sa philosophie s'accorde mal avec celle des autres philosophes de son temps, et sa solitude et les menaces qui pèsent sur lui l'obligent à se justifier. Pour cela il écrit un livre, Les Confessions, contenant le détail des évènements de sa vie et des sentiments secrets dans toutes les situations où il s'est trouvé. Rousseau est ici en pension à Bossey entre 1722 et 1724, chez le pasteur protestant Lambercier. [...]
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