Les Caractères se présentent sous forme d'articles, d'alinéas numérotés. Le texte est divisé en seize chapitres subdivisés en articles ou fragments décrivant chacun un caractère au premier sens du terme, c'est-à-dire l'analyse d'une personnalité, d'un comportement. Ces fragments de vie sont chacun numérotés, typographiquement séparés (...)
[...] De plus, le nombre d'articles centrés sur une présentation offre une image, un reflet de la société contemporaine de l'auteur : diversifiée, inégalitaire, disparate et nombreuse. Il s'agit de la représentation d'une population sans grande unité, d'une société divisée. III- Une galerie de portraits Chaque chapitre comporte la description numérotée d'un individu. Mais il s'agit de portraits implicites. Néanmoins, la narration permet de deviner la situation sociale, la condition de ces êtres anonymes. Les différents chapitres sont de volume inégal sans que l'on puisse parler d'une quelconque hiérarchie : La Bruyère accorde sensiblement le même intérêt à chacun d'eux. [...]
[...] - XV- De la Chaire La ligne de fuite des Caractères est profondément religieuse : les deux derniers chapitres constituent conjointement un credo passionné. Ici, La Bruyère traite de l'éloquence sacrée, dans la mouvance directe des discussions d'un groupe d'amis réunis autour de Bossuet, le Petit Concile Ainsi, l'auteur nous signale que le prédicateur chrétien devrait prêcher plus simplement et mettre son talent à se faire comprendre de chacun pour le salut de l'âme de ses auditeurs et non pas mettre son éloquence au seul service de sa réputation. [...]
[...] Les Caractères a été publié pour la première fois en 1688, sous le règne de Louis XIV au cœur de la monarchie absolue de droit divin. Cette première édition se veut discrète et l'auteur semble vouloir y donner plus d'importance à la traduction des Caractères de Théophraste (dont il s'est inspiré), disciple d'Aristote qui vivait au Vème siècle avant Jésus-Christ. Mais le succès est immédiat et la version définitive a paru 8 ans plus tard, en 1696, agrémentée de nombreuses remarques supplémentaires de l'auteur. [...]
[...] - IX- Des Grands Au sein de la Cour, l'ascension sociale se poursuit et le regard du moraliste se centre sur l'élite gravitant immédiatement autour du roi : la crème de la noblesse en quelque sorte, admirée de tous. Mais le constat est amer : la bassesse morale règne ici comme ailleurs. La Bruyère dénonce la vanité et la dureté des Grands qui méprisent ceux qui leur sont inférieurs alors qu'en fait ils ne doivent leur grandeur qu'à leur naissance. Les Grands sont les maîtres dans l'art de paraître. [...]
[...] La Bruyère critique les discours hypocrites et dénonce les pouvoirs abusifs de la parole du beau parleur, de celui qui veut imposer son pouvoir. C'est un véritable guide pratique pour le commerce du monde et en particulier pour l'art de conférer (Montaigne). L'idéal de l'honnêteté, comme civilité agréable, est ainsi méthodiquement exposé, avant d'être sévèrement relativisé dans le chapitre XII. - VI- Des Biens de fortune Par opposition au mérite personnel (chapitre la richesse est par excellence le signe de l'arbitraire et de l'injustice. [...]
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