Née en 1959 à FISSA dans le Département de Tanda, AMA SEWA est de père Abron et de mère Koulango. Elle est le deuxième enfant et la seule fille sur les sept enfants de ses géniteurs. Cette particularité (la vie parmi les garçons) va forger son moral et sa vision de la vie. Son père en lui donnant le nom de SEWA traçait sans le savoir son destin. « SEWA » en effet dans sa langue veut dire : « tous les efforts pour la détruire seront vains » ou encore « tant pis pour les orgueilleux ». « SEWA » en effet était le nom que portait une femme dans une époque lointaine qui s'était imposée aux hommes par son charisme. AMA SEWA est présentée alors comme l'incarnation de cet ancêtre mythique. Son éducation de base, selon la coutume, a été assurée par sa tante paternelle. AMA SEWA est croyante, catholique depuis l'enfance, mais ne méprise aucunement les croyances ancestrales. Elle est mariée et mère de six enfants.
AMA SEWA est institutrice de formation. Son abnégation et sa passion pour l'enseignement lui valent le respect de tous. Elle a été l'inspiratrice de l'alphabétisation de la population rurale dans la zone. Les responsables de l'éducation lui proposent alors de la nommer comme la première responsable de l'alphabétisation dans l'I.E.P. Elle décline l'offre en raison de son indisponibilité et propose à sa place un homme.
Parallèlement à son métier, AMA SEWA se bat pour le développement de sa région. Aussi s'engage-t-elle dans la politique comme une militante redoutable. Mais, déçue par les politiciens véreux et égoïstes, elle décide de prendre ses distances vis-à-vis des partis politiques. Néanmoins, figure magnétique et emblématique dans la région, elle est élue comme Présidente du Conseil d'Administration de la CMEC (Caisse mutuelle d'épargne et de crédit). Elle ne s'arrête pas là, elle est élue ensuite comme Présidente du réseau des CMEC de Côte d'Ivoire.
Yamtchè est sa première production littéraire. Elle a néanmoins une deuxième œuvre en chantier.
[...] Cette partie peut être lue comme l'illustration de la responsabilité acquise par Yamtchè. Son recrutement en tant qu'éducatrice apparaît comme une récompense de son abnégation. Que retenir de ce découpage triptyque ? Ce découpage est porteur de sens. Le roman de AMA SEWA obéit au cycle de la vie: l'enfance, l'adolescence, la maturité. C'est le récit linéaire d'une vie, la vie d'une jeune africaine. L'évolution du personnage principal suit globalement une courbe ascendante, ce qui est l'expression d'une véritable réussite sociale. IV/Étude spatio-temporelle 1. L'espace romanesque L'espace romanesque n'est pas clairement identifié. [...]
[...] Aussi, a-t-il avoué à sa mère : elle (la polygamie) est insidieuse, et l'homme qui l'adopte est obligé de vivre dans la malignité Elle est pernicieuse et l'homme, souvent, se retrouve avec des contraintes, commettant des injustices, disant des mensonges qui engendrent des frustrations dans le foyer 34). Ces propos sont révélateurs de la volonté de l'auteur de la combattre La stérilité La maternité et la stérilité sont deux thèmes indissociables. Ils s'opposent et s'excluent. La maternité évoque l'honneur et la bénédiction. La stérilité rime avec déshonneur et malédiction. Ce thème se déploie dans l'œuvre avec l'incapacité de Afra de procréer et cela depuis 17 ans qu'on a célébré son mariage P.6). Elle devient dans l'œuvre l'objet de raillerie et de propos injurieux. Regardez-la ! [...]
[...] Le titre : Yamtchè est le nom de l'héroïne. En donnant son nom à l'œuvre l'auteur indique la place centrale qu'elle va occuper dans sa dynamique interne. Yamtchè est un mot abron qui signifie Dieu donné ou Don de Dieu En laissant le mot dans sa langue d'origine, l'auteur traduit son malaise à restituer toute la valeur sémantique du mot en français tant il vrai que toute traduction est souvent une trahison. Le sens du mot c'est-à-dire Dieu donné anticipe sur le contenu de l'œuvre. [...]
[...] Sa naissance tardive la place dans le statut d'une fille différente, anormale Ensuite, elle est une adolescente, une novice totalement désarmée pour affronter les vicissitudes de la vie et surtout en tant que femme, la vie du foyer. Son initiation s'impose comme une nécessité que relève d'ailleurs sa mère : toute femme en principe doit recevoir les rudiments des secrets de la vie avant de s'y lancer» 74) un maître de l'initiation Dans le cas de YAMTCHE, nous avons quatre femmes, quatre septuagénaires qui jouent ce rôle. Dans le bois sacré, elles s'affirment comme les détentrices des secrets de l'initiation féminine. Ce sont des formatrices, des conseillères. [...]
[...] Le traitement des personnages : Nous notons quelques ambiguïtés dues au flou que l'auteur laisse entretenir autour de certains personnages. - Le personnage de la Reine mère est entouré d'une brume qui ne permet pas de saisir son rôle et son statut. À la page 11, le narrateur dit : la reine mère intervient Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Quel rapport entretient-elle avec les autres personnages ? Quelle est sa place dans cette société ? Le mieux serait que l'auteur ne parle pas d'elle si tel est qu'elle doit demeurer dans ce flou dont nous parlions tantôt. [...]
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