L'article traite d'une question centrale : « que demande à savoir un texte ? », à travers une étude des mécanismes, des règles et des contraintes qui permettent la progression dans un récit. Il s'agit d'une théorie de la lecture « comme processus en voie de réalisation, une interaction dotée de règles et qui peut être décrite en tant que tel ».
Gervais essaye donc de comprendre le rapport entre lecture de récit et compréhension de l'action. Pour illustrer cela, il rappelle l'incipit de La Modification de Butor : lorsque le personnage-lecteur entre dans le compartiment de train. Lire cet incipit, c'est au fond comprendre les actions qui sont représentées de façon à les intégrer dans la suite de l'histoire.
[...] L'auteur fait semblant de représenter la séquence et si le lecteur entre dans son jeu, il a la simulation d'un savoir. L'action pourra être reprise et continuée. Il faut néanmoins ne pas utiliser cette illusion cognitive pour chacun des plans, s'ensuivrait sinon alors pour le lecteur un traitement à la Don Quichotte. Gervais conclut donc en disant qu'il est difficile de répondre clairement à la question de l'introduction, mais il en propose quand même une approche le texte demande d'avoir, ne serait-ce que minimalement, ces savoirs pratiques, portant sur les actions et les comportements, les lieux et les situations, les instruments qui sont représentés discursivement. [...]
[...] La séquence narrative simple est composée de deux types d'éléments : les statiques (qui délimitent l'espace du récit) et les dynamiques (qui forment le centre et le cœur du récit). Néanmoins, n'est-ce pas réducteur de considérer cette dichotomie ? Les actions ne sont pas toujours séparées des situations, elles forment un ensemble : l'action n'existe pas en dehors de la situation narrative. Au fond, la situation recouvre l'action, l'action est l'élément dynamique de la situation narrative. ( ) Lire un récit ( ) correspond à la progression, au passage d'une situation narrative à une autre. Intéressons-nous maintenant à la compréhension de l'action. [...]
[...] Lecture de récits et compréhension de l'action, Bertrand Gervais L'article traite d'une question centrale : que demande à savoir un texte ? à travers une étude des mécanismes, des règles et des contraintes qui permettent la progression dans un récit. Il s'agit d'une théorie de la lecture comme processus en voie de réalisation, une interaction dotée de règles et qui peut être décrite en tant que tel Gervais essaye donc de comprendre le rapport entre lecture de récit et compréhension de l'action. [...]
[...] Il existe tout d'abord deux grands types d'accomplissements d'action : les scripts et les plans. Le script demande un savoir spécifique sur l'action, il est fixe et connu, c'est par exemple prendre le train Son mode d'action n'a pas besoin d'être explicité pour que son but soit saisi. Le plan, au contraire, est un déroulement inédit d'actions qu'il faut expliciter. La différence entre script et plan est celle entre deux actions complexes comme prendre l'avion et détourner un avion Le lecteur sait comment prendre un avion, il se représente l'action. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture