Entrée in medias res dans le récit, par le discours direct de celui qui semble être le narrateur. L'opposition forte, "L'étrange voyage ! Il avait si bien commencé cependant !", cherche à traduire un bouleversement, que le narrateur va sans doute nous exposer. Le cadre se met en place : il se trouve sur le paquebot La Provence, sur lequel les passagers sont à la fois coupés du monde et, par leur petit nombre, sont susceptibles de fraterniser. Le narrateur explique cette propension, d'ailleurs, par le bateau qui devient métaphore de l'existence, tumultueuse. Le télégraphe, à bord, leur apprend une nouvelle fracassante : Arsène Lupin, "l'insaisissable cambrioleur", se trouve parmi les passagers, sous une fausse identité (...)
[...] Qui est donc son agresseur ? Après avoir dépouillé les occupants de la cabine, il descend tranquillement du train qui a ralenti à cause des travaux. Lupin est toujours ficelé, alors que sa compagne se réveille de ses évanouissements successifs et il songe à l'attitude à suivre, la police ne manquant pas de le reconnaître, puisqu'il avait déjà été repéré lors de son embarquement. Il met en confiance la jeune femme et lui explique qu'il faut efficacement décrire les événements (il prétend être un certain Guillaume Berlat) pour espérer rattraper Lupin et les objets de valeur qu'il a subtilisés. [...]
[...] Lupin ne s'y trompe d'ailleurs pas, il sait que l'inspecteur anglais comprendra le mécanisme de Thibermesnil. Si Ganimard est souvent raillé par ses collègues c'est parce qu'il voit partout l'intervention d'Arsène Lupin et qu'il échoue sans cesse à mettre fin à son activité. Lors du premier chapitre, nous avons l'impression que si Lupin se laisse intercepter par Ganimard c'est parce qu'il craint de décevoir Miss Nelly en résistant inutilement. L'épisode le plus poignant quant à l'incapacité de Ganimard est révélé dans sa découverte de la vérité su Désiré Baudru qui était, tout du long, Lupin et que lui, en bien connu ennemi du cambrioleur, avait pourtant formellement identifié comme ne pouvant être l'homme convoqué au procès. [...]
[...] Après la disparition de Lacombe, les frères Varin étaient en possession des plans du sous-marin mais aussi d'un moyen de pression sur le couple Andermatt : une correspondance amoureuse entre l'épouse et l'ingénieur. L'épouse suppose que c'est Andermatt lui-même, qui est venu dans la nuit du 22 au 23 et a trouvé les lettres, dissimulées dans la chambre puisque Lacombe logeait ici avant et que les frères Varin ont, sans doute, continué à utiliser sa cachette, après sa disparition. Jean croit au contraire que c'est Salvator qui détient les lettres et il pousse Mme Andermatt à établir une correspondance avec lui, car c'est visiblement contre le frère Varin qu'il en a. [...]
[...] Ainsi, nous l'avons vu aider Mme Andermatt à récupérer sa correspondance amoureuse qui aurait couvert de honte son mari cocu, et prendre même soin de recopier lui-même toutes les lettres, en en supprimant les mots tendres. Encore, il laisse la sacoche de Mme Renaud, en évidence prêt du corps ficelé d'Onfrey. De même, il ne supprime pas les mauvais individus de la société, et c'est par là même qu'il s'en distingue. A Varin, il glisse Eh bien, tu as de l'aplomb, mon bonhomme. Comment, tu oses réclamer {les chèques} ! ( ) T'imaginais-tu qu'un M. Durant ou Dupont aurait pu monter toute cette belle affaire ? Allons donc, il fallait au moins un Arsène Lupin. [...]
[...] Humble, Velmont-Lupin se glisse au côté de Miss Nelly et lui affirme qu'il a respecté sa promesse. Lupin nous apparaît ici, non plus comme un cambrioleur raffiné et plein de ressources, mais comme un jeune homme maladroitement amoureux et ayant honte de ses actions. Avant de lui tourner le dos, la jeune fille laisse sur la balustrade une rose semblable à celle qu'avait récupérée Lupin lors du voyage en bateau. Il se retire et rencontre Herlock Sholmes en chemin, qui visiblement ne le reconnaît pas, malgré son regard incisif. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture