Une gravure intitulée "Jacques Clément tue le roi et est ensuite massacré par les gardes", conservée au Cabinet des Estampes, représente le régicide d'Henri III perpétré par le moine Jacques Clément puis la mise à mort de ce dernier. Comme dans les gravures traditionnelles de la Renaissance deux moments de l'histoire sont mis sur le même plan. Nous avons ici deux scènes de violence : le moine, représentant de Dieu, tue Henri III alors que celui-ci, mis en confiance par le statut du visiteur, lit tranquillement les informations sur l'état des ligueurs lors du siège de Paris (...)
[...] Robert Descimon s'inspirant des thèses d'Henri Drouot, quant à lui, réfute l'idée de la ligue totalitaire pré-moderne pour mieux montrer que les Seize sont en fait des radicalistes religieux marginaux qui seraient entrés dans la sphère des notables et des bourgeois parisiens. Cette ligue aurait donc une structure associative traditionnelle. Dans son article La ligue à Paris, une révision? publié dans les Annales et surtout dans son livre Qui étaient les Seize? il se livre à une véritable étude prosopographique des ligueurs parisiens. [...]
[...] Le roi remanie son gouvernement ce qui est une rupture avec la tradition de la Renaissance. Cependant son pouvoir a des limites et il est contraint par le duc de Guise de participer aux États généraux de Blois le 16 octobre 1588. Henri III décide alors d'assassiner le duc de Guise et le cardinal de Lorraine: c'est le coup d'état de Blois. L'épisode est rapporté avec précision par les mémorialistes. Selon Nicolas Le Roux Henri III n'aurait pas mesuré l'impact de ce double meurtres. [...]
[...] Nicolas Le Roux se place dans le même registre et fait valoir combien le roi espère pacifier le royaume et rétablir la concorde entres ses sujets. En dégageant les représentations et les imaginaires contradictoires qui commandent l'évolution de cette époque troublée, Nicolas Le Roux réalise, après les travaux d'un Jean-Marie Constant ou d'un Denis Crouzet, un travail qui renouvelle largement notre vision de l'évènement qui prépare l'accès d'Henri de Navarre au trône de France. Ce livre a été notamment sélectionné lors du Festival "Les rendez- vous de l'Histoire"en 2007. [...]
[...] Enfin, dans un dernier chapitre, Le Roux relate le siège de Paris avec précision jusqu'à l'assassinat d'Henri III par Jacques Clément. L'armée royale est en meilleur position que les ligueurs car le duc de Mayenne a du mal à s'imposer comme le chef de la ligue. On ne sait pas qui a vraiment commandité le meurtre d'Henri III. Pour Pierre de l'Estoile c'est les soeurs de Guise. Le dernier chapitre montre comme le nom l'indique le passage de la dynastie des Valois à celle des Bourbons. [...]
[...] Les proches d'Henri III ne savent pas quelle attitude adoptée face à Henri IV. En effet, contrairement à Charles, neveu d'Henri III et Jacques Amyot qui sont toujours fidèles à la politique du roi assassiné, le duc de Nevers a une position attentiste. Toutefois les officiers des villes accordent leur confiance au futur Henri IV. Du côté des ligueurs la mort d'Henri III est l'oeuvre du Dieu. Nicolas Le Roux développe l'anecdote du combat entre le ligueur Marolles et du royaliste Marivault aux portes de Paris. [...]
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