Ce document est un dossier traitant du spectacle le Dernier Caravansérail d'Ariane Mnouchkine. La question de la mise en scène et son analyse y sont présentées de manière à la fois très efficace et concise. Ce travail s'est vu rétribuer d'une note et d'une appréciation excellente.
[...] Mais, en fait, d'une certaine manière le spectacle débute avant même qu'il ne débute. En effet, dès l'entrée dans la salle, une certaine ambiance règne dans le théâtre du soleil, tout comme une exotique odeur d'épices et d'encens. Le hall d'accueil est littéralement envahi par une atmosphère censée établir la continuité de celle qui s'établit dans le spectacle avec à l'appui : stands de mets exotiques, murs symboliquement revêtus à l'occasion (planisphère géant, calligraphies orientales ou encore livres thématiques à consulter sur place Quant au contact avec les comédiens, il est immédiat puisque les loges sont ouvertes, et de façon peu habituelle, le spectateur peut aisément observer les comédiens se préparer. [...]
[...] Le dernier Caravansérail Que raconte la pièce ? L'histoire du Dernier Caravansérail, c'est l'histoire de ces réfugiés qui quittent leurs attaches dans l'espoir de trouver, ailleurs, une vie meilleure. Hélas, la réalité est souvent bien plus rude que celle que l'on se figurait découvrir, et ces individus qui cherchaient à fuir guerres et misère se retrouvent confrontés à leur propre destin : un destin impitoyable. Dans un parcours semé d'embûches, l'honneur et la dignité sont des valeurs qui deviennent vite caduques pour ces voyageurs des quatre coins du monde. [...]
[...] Tour à tour, les récits plus bouleversants les uns que les autres s'enchaînent, abordant des sujets au cœur de l'actualité. De la condition abjecte de la femme afghane aux réseaux de prostitutions des filles de l'Est, en passant par l'inhumanité et la corruption des passeurs, l'épopée conte dans ses moindres détails le désespoir et l'affliction des réfugiés modernes. L'instabilité de ces derniers est d'ailleurs largement mise en avant par un procédé intelligent, consistant à déplacer les comédiens sur des planches à roulettes, reflet d'âmes à la dérive ayant perdu leurs origines, tiraillées par leurs ombres meurtries. [...]
[...] Le procédé permet également la traduction des chansons à thème, parfois lancées en fond sonore. En somme, ce sont là bons nombres d'éléments permettant d'appuyer l'argument d'une mise en scène particulièrement travaillée, et d'un décor mobile qui plaît par son efficacité. Des figures récurrentes ressurgissent encore et encore : la mer déchaînée, une cabane délabrée, le quai d'une gare, un grillage de fils barbelés. Par tous les moyens, les réfugiés tentent d'échapper à l'autre rive, à leurs origines, à leurs destins. [...]
[...] Par mer, par train, par l'air, à pieds, mais à chaque fois, le bout de l'aventure sonne le glas. Si l'on a coutume de dire que tous les chemins mènent à Rome, pour ces vagabonds égarés c'est souvent à la mort que les escapades mènent. Après quelques heures, le spectacle s'achève. En apothéose, les comédiens se réunissent au complet sur scène, saluant le public sous une cascade d'ovations. Sur scène, à travers une trentaine de nationalités différentes, l'humanité peut alors renaître. [...]
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